Sélection de parutions

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La résistance aux génocides

De la pluralité des actes de sauvetage

Jacques Semelin

8 décembre 2008

Editions Editions Sciences Po

Dans cette descente aux enfers qui caractérise les temps de génocide, il se trouve des gens qui se tiennent à distance, et dont les gestes sauvent, ou retardent sans la stopper la machine criminelle.

A l’occasion du soixantième anniversaire de la Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide, La résistance aux génocides met en évidence – dans une étude comparative des génocides arménien, juif et rwandais - que chaque fois qu’il y a génocide, il y aussi une résistance civile qui émerge. Discrète, elle est l’œuvre d’individus qui, chacun à leur échelle, font œuvre de sauvetage. Dans cette descente aux enfers qui caractérise les temps de génocide, il se trouve des gens qui se tiennent à distance, et dont les gestes sauvent, ou retardent sans la stopper la machine criminelle.

La figure du sauveteur est complexe. A côté du sauveur altruiste se trouvent des gens dont l’aide n’est pas désintéressée. On sauve parfois pour de l’argent. Raymond Kévorkian recense ainsi quelques cas d’Arméniens qui avaient pu « gagner du temps » en adressant chaque mois une lettre de crédit à leur sauveteur. Durant la Shoah, il y a des sauveteurs qui ne sont pas philosémites. Au Rwanda, en 1994, on voit des sauveteurs qui furent aussi des tueurs. La notion de Juste parmi les Nations, juive à l’origine, s’est internationalisée. Depuis les années 90, l’expression s’applique aussi aux Turcs qui ont sauvé des Arméniens et aux Hutus qui ont sauvé des Tutsis.

Fatma Müge Göcek

Dès 1992, Richard Hovanissian consacrait une première étude à ce sujet, reconnaissant que beaucoup d’Arméniens n’avaient survécu que grâce à l’aide de Turcs.

Comme l’écrit Jacques Sémelin, la question du sauvetage « pour le moins décalée par rapport au combat mémoriel des organisations arméniennes toujours mobilisées pour la reconnaissance internationale de ce génocide » mérite d’être explo-

rée. Et les contributions relatives à 1915 enrichissent le débat sur la notion de Juste. Ainsi Fatma Müge Göcek propose d’élargir la notion pour prendre en compte l’expérience musulmane tirée du concept islamique d’adala, et rappelle d’autre part que la formation intellectuelle des Jeunes-Turcs est européenne. Hasmik Tevosyan, en pointant le déni de justice, souligne la charge affective véhiculée par la notion de Juste chez les Arméniens.

Son simple témoignage fait de Morgenthau un Juste, alors qu’il n’a pas sauvé de vie. De même, Antranik - alors qu’en principe le terme de Juste s’applique aux étrangers - est vu comme un Juste parce qu’il est ce héros qui, pendant le génocide, a sauvé des vies arméniennes. Elle note également la valeur cathartique de la notion de Juste pour les Turcs et les Arméniens.

Ugur Umit Ungör

Petit chef-d’œuvre que la contribution de Raymond Kévorkian : même l’examen d’un sujet mineur fait surgir dans toutes ses dimensions l’entreprise d’extermination. Dans une approche intentionnaliste du génocide, il rappelle d’emblée l’idéologie d’exclusion qui caractérise le CUP et son projet d’extermination. Or, note l’historien, il fait partie de ce projet de sauver quelques rares éléments : des jeunes femmes bien éduquées. A un autre niveau, les femmes et les enfants qui furent violemment enlevés au cours des déportations et placés dans les familles turques, kurdes, bédouines, comme domestiques, esclaves ou épouses, furent malgré tout « sauvés ».

Son étude se concentre sur la résistance de hauts fonctionnaires turcs aux ordres de déportation. Certains, sans sympathie pour les Jeunes-Turcs, le CUP et l’Organisation spéciale qui servait aussi de structure parallèle pour surveiller les bureaucrates, ont résisté en différant l’application des ordres venus de la capitale. Sans sauver des vies, ils ont temporisé avant d’être mutés ou exécutés. Mais d’autres menèrent à bien de véritables opérations de sauvetage, à Kütahya et Adana par exemple.

Ugur Umit Ungör note que pour les Arméniennes « le sauvetage était souvent le prélude à la misère ». Il aborde le cas de ces femmes vendues sur les marchés régionaux d’esclaves qui étaient semi-légaux jusqu’en 1915 dans l’Empire ottoman : leur arrivée massive provoque l’effondrement des cours sur ces marchés. Enfin, si la conversion était une condition sine qua non du sauvetage, elle n’empêchait ni la suspicion ni la mort. Talaat, ministre de l’Intérieur, supervisait les choses : nouvelle carte d’identité avec noms turcs pour les converti(e)s. Quand donc la conversion a sauvé une vie, le plus souvent la vie d’une femme, comme celle de la grand-mère de Fethiye Cetin, ce qui a été sauvé, c’est une existence physique, coupée de son groupe, et dont on considérait que l’identité arménienne avait été éradiquée.

Hans Lucas Kieser

Hans Lucas Kieser revient sur Béatrice Rohner, cette religieuse qui dirigea pendant un an à Alep, avec l’autorisation de Djemal, un orphelinat regroupant un millier d’enfants arméniens avant qu’ils ne soient dispersés dans des orphelinats de l’Etat en 1916.

En choisissant de parler des Arméniens de Mardin où il y eut très peu de survivants, Yves Ternon essaie de comprendre ce qui a rendu impossibles dans ce cas les opérations de sauvetage. Question décalée, question éminemment féconde. Il faut lire ce livre intelligent qui commence par une cartographie de l’échelle spatiale des trois génocides.

Il faut le lire en entier pour comprendre que l’approche comparative n’est pas une vaine recherche, puisqu’elle permet de rapprocher ce qui peut se subsumer sous un même concept tout en établissant des différences spécifiques.

Saluons ici les grandes qualités intellectuelles et morales de Jacques Sémelin à l’initiative de ce livre qui fait suite au colloque qu’il organisa en 2006.

 

Isabelle Kortian

Nouvelles d'Arménie Magazine

Janvier 2009

 

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La flotte française au secours des Arméniens

Georges Kévorkian

1 décembre 2008

Editions MARINES éditions Tél. : 02 99 32 58 47

Avril/mai 1909

L’Empire ottoman, depuis juillet 1908, est aux mains des « Jeunes-Turcs » qui ont renversé le régime du sultan Abdul Hamid  le « Grand Saigneur »), promettant la mise en oeuvre de la constitution libérale de 1876, jamais appliquée. Des troubles éclatent en Cilicie où les nationalistes turcs, de crainte que cette constitution leur fasse perdre leur prééminence vis-à-vis des autres  ommunautés non musulmanes, notamment des Arméniens fortement implantés dans cette province, s’en prennent à ces  derniers qui sont ainsi l’objet d’une terrible oppression. Les missions chrétiennes de la région ne sont pas épargnées. Alertés, les pays occidentaux dépêchent leurs navires de guerre pour aider, secourir leurs ressortissants et les communautés arméniennes. La France, n’est pas en reste : l’escadre légère de Méditerranée, sous les ordres du contre-amiral Pivet, rallie le golfe d’Alexandrette. On assistera alors à une opération d’ingérence d’humanité en territoire turc…

Septembre 1915

La « Grande Guerre » a éclaté en août 1914 : l’Empire ottoman s’est allié aux Empires allemand et austro-hongrois pour combattre les pays de « l’Entente », Grande-Bretagne, Russie et France. La 3ème escadre de la flotte de combat française en Méditerranée, sous les ordres du contre-amiral Darrieus qui vient d’assurer l’intérim du vice-amiral Dartige du Fournet appelé à remplacer le vice-amiral Boué de la Peyrère à la tête de l’armée navale, surveille les côtes syriennes. Le gouvernement turc a décrété l’extermination de sa population arménienne. Des villageois arméniens de la région du Mont Moïse, en bordure du golfe d’Alexandrette, sont acculés sur la plage : leur héroïsme face aux soldats turcs ne peut tenir encore plus longtemps. Les marins français vont sauver ces Arméniens en les recueillant sur leurs navires et en les transportant dans des camps de réfugiés à Port-Saïd. On assistera alors à une opération de sauvetage de 4000 Arméniens, remarquablement organisée par la Marine française….

 

  • Nombre de pages : 128
  • Prix éditeur : 29,00 €

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Turquie, terre de diaspora et d'exil

Histoire des migrations politiques de Turquie

Bahar Kimyongür

23 novembre 2008

Editions Editions Couleur Livres

 

S’il est une douleur qui unit les Turcs, les Kurdes, les Arméniens, les Arabes, les Juifs, les Assyro-Chaldéens, les Musulmans sunnites, les Alevis et les Yézidis de Turquie, c’est l’exil.

Ce livre retrace l’histoire des mouvements migratoires en partance et à destination de l’Anatolie. Il analyse en particulier l’exil politique provoqué par les juntes militaires turques de 1971 et 1980. Il décortique le contexte de la “guerre froide” qui amena les généraux turcs à éradiquer les divers courants de gauche, principaux sujets à l’exil. Il décrit ensuite la vie associative des communautés diasporiques et transnationales engendrées par la répression militaire ainsi que le point de vue et l’attitude des mouvements de résistance antifascistes à l’égard de l’exil.

Enfin, l’auteur présente une catégorie particulière d’exilés à laquelle il adhère lui-même : celle des “demi-exilés”, ces enfants d’immigrés de la deuxième ou de la troisième génération, dotés de la double nationalité, mais recherchés dans le pays d’origine de leurs parents à cause de leur “activité dissidente”.

Ce livre démontre avec pertinence le caractère inéluctable des diverses formes d’émigration à partir de la Turquie en l’absence d’une démocratisation sincère et radicale de ce pays.

Né en 1974 à Bruxelles, Bahar Kimyongür est licencié en archéologie et en histoire de l’art. Il milite pour la défense des minorités et l’émancipation sociale en Turquie, un engagement qui lui vaut d’être poursuivi et harcelé sous l’accusation abusive d’activité terroriste par le Parquet fédéral belge ainsi que par le régime d’Ankara.

  • N° ISBN : 978-2-87003-509-2
  • Nombre de pages : 136
  • Prix éditeur : 15,00 €

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Un acte honteux

Le génocide arménien et la question de la responsabilité turque.

Taner Akçam

22 novembre 2008

Editions Denoël

Couverture du livre : Un acte honteux

«Un acte honteux» : tels sont les mots employés par Mustafa Kemal lui-même, père de la Turquie moderne, pour qualifier le génocide des Arméniens à partir de 1915 (un million de victimes). Pourtant, aujourd'hui encore, les historiens turcs ne peuvent travailler sereinement sur cette question, la contestation de la ligne officielle héritée de la fondation de la République étant passible de poursuites.

L'exception est très certainement Taner Akçam, historien turc vivant en exil et spécialiste des archives ottomanes. Partant d'une analyse rigoureuse de documents militaires et judiciaires inédits, ainsi que des minutes des débats parlementaires, des correspondances privées et des comptes rendus de témoins oculaires, il clôt définitivement le débat sur la principale question : celle de la responsabilité.

 

Akçam montre de manière irréfutable – puisque ce sont les documents ottomans qui parlent – que, loin de n'être qu'une conséquence aussi fâcheuse qu'involontaire de la Première Guerre mondiale, le génocide fut soigneusement planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l'époque, le comité Union et Progrès, plus connu sous le nom de «Jeunes-Turcs».

Ce n'est pas le point de vue des victimes mais celui des assassins qui est décortiqué ici. Akçam éclaire par là même les mécanismes psychologiques profonds qui ont poussé les agents de l'Empire ottoman finissant à se transformer en bourreaux avec autant d'aisance. Il montre aussi comment la Turquie a réussi à éluder ses responsabilités en jouant sur les rivalités étrangères dans la région et l'échec à traduire en justice les responsables.

Sans provocation ni militantisme, à l'heure où se pose la question de l'adhésion à l'Europe, Taner Akçam appelle les Turcs à tourner le dos au discours négationniste officiel et à affronter enfin, sans crainte, la réalité de l'histoire de leur pays.

A propos de l'auteur :

Taner Akçam, 55 ans, est historien.

Au milieu des années 70, il est emprisonné en Turquie pour avoir milité à l'extrème gauche et est "adopté" comme prisonnier d'opinion par Amnesty International.

Auteurs de nombreux articles et ouvrages sur les relations entre Turcs et Arméniens, il enseigne à l'Université Clark, dans le Massachusetts

  • N° ISBN : 2207259633
  • Nombre de pages : 490
  • Prix éditeur : 25,00 €
  • amazon
  • fnac
  • alapage
  • Denoël
  • Librairie Orientale 51, rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris

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Die Türkei, die Juden und der Holocaust

La Turquie, les Juifs et la Shoah

Corry Guttstadt

1 octobre 2008

Editions Assoziation A (Hambourg-Berlin)

Durant des années, le gouvernement turc et ses zélés propagandistes ont affirmé que les Juifs furent bien traités à travers l’histoire de la Turquie.

Ces dernières années, la Turquie se trouvant soumise à une intense pression internationale pour qu’elle reconnaisse le génocide arménien, les officiels turcs ont décidé de présenter une image plus positive de leur pays en contraignant des dirigeants juifs locaux à faire des déclarations publiques selon lesquelles leur communauté vivrait dans la paix et la prospérité depuis des siècles.

Les dirigeants juifs de Turquie se plièrent aux ordres du gouvernement turc afin d’assurer la sécurité de leur communauté et préserver leurs propres intérêts.

Or, peu de recherches ont été menées sur la véritable situation de la communauté juive dans l’empire ottoman et la république de Turquie. La chercheuse allemande Corry Guttstadt vient de combler ce vide en publiant une étude exhaustive de 520 pages sur les agissements répréhensibles de la Turquie pendant la Shoah. Le titre allemand du livre est : Die Türkei, die Juden und der Holocaust [La Turquie, les Juifs et la Shoah]. En se basant sur des matériaux d’archives situés dans plusieurs pays européens, elle est parvenue à se documenter sur le destin tragique des Juifs de Turquie durant la Shoah.

Dans un interview mené par Sonja Galler et publié sur www.qantara.de, Guttstadt explique pourquoi la communauté juive en Turquie a décru de 150 000 membres durant la Première Guerre mondiale à seulement 20 000 actuellement.

« Présenter l’empire ottoman comme un « paradis multiculturel » est absurde et contraire à l’histoire, dit-elle. Comme les non musulmans, les Juifs étaient soumis à d’innombrables contraintes. De même que les chrétiens, ils devaient payer une capitation et étaient obligés d’avoir un comportement de soumission à l’égard des musulmans. »

Ayant été témoins du génocide du peuple arménien, les Juifs furent terrifiés à l’idée de subir un destin similaire. Afin d’assurer leur sécurité et leur survie, ils firent tout leur possible, y compris la conversion à l’islam, pour prouver qu’ils étaient de loyaux sujets turcs.

« Au début, la plupart des Juifs se virent comme alliés du mouvement kémaliste et considérèrent la nouvelle république avec des attentes largement positives, explique Guttstadt. Ces espoirs furent rapidement brisés car, malgré leurs tentatives pour s’adapter et leurs protestations de loyauté, les Juifs devinrent rapidement une cible pour le nationalisme rigide de la jeune république. Un des traits politiques caractéristiques de celle-ci était la « turcification » de l’Etat, de l’économie et de la société. » Résultat, les Juifs furent « progressivement exclus de toute une série de professions et de secteurs économiques. Ce qui conduisit nombre d’entre eux à émigrer » de la Turquie.

Dans l’entre-deux-guerres, l’intolérance se fit grandissante en Turquie à l’encontre des Juifs et des autres minorités. Selon Guttstadt, « des brochures antisémites comme les Protocoles des Sages de Sion parvinrent en Turquie et furent traduites en turc dans les années 1930. Suite à un séjour en Allemagne, Cevat Rifat Atilhan, que l’on pourrait présenter comme le père de l’antisémitisme musulman en Turquie, commença à publier le journal antisémite Milli Inkilap [Révolution Nationale] à Istanbul, lequel contenait des caricatures antisémites reprises directement du journal nazi Der Sturmer [L’assaillant]. Les Protocoles des Sages de Sion et Mein Kampf n’ont cessé d’être réédités à ce jour. Parmi les mesures à caractère nationaliste, qui affectaient non seulement les Juifs, mais aussi les Kurdes, les Arméniens et les Grecs, le déplacement forcé, le soi-disant « impôt sur la richesse » - qui conduisit à la confiscation des biens de ceux qui n’étaient pas en mesure de payer les sommes fréquemment arbitraires et souvent astronomiques, dont ils devaient s’acquitter -, ainsi que les camps de travaux forcés en Anatolie orientale. »

Avant la Seconde Guerre mondiale, près de 30 000 Juifs turcs fuirent en Europe afin d’échapper à ce traitement injuste et parfois cruel. Ils ignoraient qu’un sort plus tragique encore les attendait. En 1942, l’Allemagne nazie demanda à Ankara de transférer ses citoyens juifs des territoires occupés par le Reich allemand, afin qu’ils ne soient pas réunis au reste de la communauté juive d’Europe. Ankara refusa néanmoins d’autoriser leur retour en leur retirant la citoyenneté turque. Résultat, plusieurs milliers de Juifs turcs périrent après avoir été expédiés dans des camps de concentration allemands.

Guttstadt fait aussi justice de cette imposture maintes fois répétée, selon laquelle la Turquie aurait constitué un asile sûr pour de nombreux Juifs d’Europe durant la Shoah. Elle établit que certains consuls de Turquie dans les pays européens, qui intervinrent pour obtenir la libération de Juifs turcs incarcérés, ne l’ont pas toujours fait « pour des raisons purement humanitaires », mais « pour se remplir les poches ».

Cet ouvrage clé de Corry Guttstadt doit être traduit et publié en plusieurs langues afin d’exposer la politique raciste et criminellement négligente du gouvernement turc vis-à-vis de ses citoyens juifs durant la Shoah.

Traduction : © Georges Festa – 12.2009

A propos de l'auteur :

Corry Guttstadt a étudié le turc et l’histoire à l’université de Hambourg. Elle mène, en indépendante, des recherches sur les minorités religieuses et ethniques de Turquie.

Autre ouvrage :

Les Juifs turcs abandonnés au nazisme

En refusant de rapatrier les Juifs venus de Turquie, comme l’Allemagne nazie le lui avait demandé en octobre 1942, Ankara se serait rendu coupable d’un « refus d’assistance » à leur égard. Cette thèse est avancée par l’historienne allemande Corry Guttstadt, auteure de la première étude académique sur la question.

  • N° ISBN : 978-3-935936-49-1
  • Nombre de pages : 520
  • Prix éditeur : 26,00 €

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