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GROUPE V

LES RÉFUGIÉS AU CAUCASE

 

Pendant deux mois, — juin et juillet 1915, — les Arméniens de Van jouirent d'un Gouvernement National Autonome sous la protection russe. Mais, dans les derniers jours de juillet, les Armées Ottomanes de ce front reçurent de gros renforts et purent reprendre une fois de plus l'offensive. Les troupes russes commencèrent à se retirer de Van le 30 juillet et, en fait, toute la population arménienne du Vilayet les accompagna dans leur retraite.

La retraite était imprévue. Les réfugiés disposaient de peu de moyens de transport et n'avaient presque pas de provisions, et bien que leurs arrières fussent protégés contre les descentes de Kurdes par l'héroïque résistance des cosaques et des volontaires arméniens, les souffrances et la mortalité au cours de leur fuite à travers des montagnes sans chemins, furent épouvantables.

A Etchmiadzine et à Erivan, au-delà de la frontière russe, les réfugiés arméniens furent rejoints par le flot de fugitifs Nestoriens d'Ourmia, et le nombre total des exilés chrétiens au Caucase dépasse le chiffre de 180.000.

Les Turcs ne se maintinrent à Van que pendant quelques semaines, mais cela suffisait pour le but qu'ils poursuivaient. Ils firent là ce qu'ils avaient fait à Bitlis, à Mouch et à Sassoun ; et, lorsque les Russes revinrent, ils trouvèrent que tous les habitants restés en arrière avaient été massacrés et que toutes les villes et tous les villages avaient été brûlés jusqu'à ras du sol, y compris Van même.

Aussitôt que la sécurité fut rétablie, les réfugiés commencèrent à y retourner, lentement, pour reconstruire leurs foyers ruinés. Mais la majorité resta au Caucase, où ces malheureux étaient arrivés dans le plus complet dénuement. Les Arméniens du Caucase se montrèrent admirablement à la hauteur des circonstances. Le poids de l'œuvre de secours pesa sur eux et leur organisation fut aussi admirable que leur générosité. Ils furent dans la suite aidés par des secours envoyés de Londres, de Boston et surtout de Moscou ; mais la grandeur de la tâche était écrasante et les besoins continuèrent à être énormes.

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DOCUMENT 15

La fuite au Caucase. Télégrammes adressés au journal arménien « Horizon » de Tiflis par Mr. Samsoun Haroutiounian, président du bureau national arménien de Tiflis, qui alla en personne au-devant des réfugiés.

DOCUMENT 16

La fuite au caucase. Dépêche du correspondant spécial du journal arménien l’ « Arew » de bakou.