2. Deurt-Yol.

La déportation de Zeïtoun était déjà en bonne voie lorsqu'on commença à procéder contre Deurt-Yol (Tschok-Merzimen) dans la plaine d'Issus, au golfe d'Alexandrette. Après que cinq Arméniens de Deurt-Yol eurent été pendus publiquement à Adana, la population mâle de ce populeux district fut emmenée pour travailler sur les routes. On apprit bientôt qu'en divers endroits les travailleurs sans défense avaient été tués par leurs camarades mahométans munis d'armes. Comme les hommes de Deurt-Yol refusaient de travailler avec les Mahométans, le gouvernement envoya des soldats, pour les emmener tous dans la région de Hadjin pour y travailler sur les routes. Un seul Arménien résista et tua un gendarme ; là-dessus les gendarmes tuèrent six Arméniens. On n'a jamais plus eu de nouvelles des hommes de Deurt-Yol envoyés pour travailler à la construction des routes. On craint qu'ils n'aient été tous tués. Après le départ dos hommes, les femmes et les enfants furent déportés vers Deir-ez-Zor, et le village complètement vidé. Deurt-Yol est la seule localité, en dehors de Zeïtoun, qui se soit défendue avec succès au temps des massacres d'Abd-ul-Hamid, C'est bien la raison du sort actuel de Deurt-Yol.