L’histoire du Grand Mal comme vous ne l’avez jamais lue
L’histoire devient ici une véritable chronique et, à travers les reportages des journaux italiens de l’époque, la tragédie arménienne sort des voies étroites de l’étude critique pour prendre les contours de l’actualité la plus extrême.
Une recherche, la première de son genre en Italie quant au sujet, laquelle, partant du concept de nouvelle et de la situation de l’imprimé au début du 20ème siècle, développe un parcours d’approche des événements liés au premier génocide de ce siècle, lus et commentés à travers tous les articles publiés, entre avril 1915 et avril 1916, dans une vingtaine de journaux italiens, parmi les plus importants et diffusés.
Du lyrisme attristé du philosophe Attisani au cinglant socialiste Mussolini, de la prose raffinée des maîtres du journalisme que furent Scarfoglio et Prisciantelli aux dépêches de l’agence Stefani et aux notes neutres de l’Osservatore Romano, le lecteur est convié dans le cadre de la nouvelle à comparer des styles et des méthodes de communication.
L’angoissante interrogation quant à la capacité du monde de l’information à recevoir et diffuser en temps réel les horreurs de la chronique, avant que celle-ci ne se transforme en histoire ou soit reléguée au jugement de quelque tardif tribunal international, se trouve indissolublement liée au fil de la narration.
Un aveu extraordinaire de Talaat Pacha (ministre de l’Intérieur dans le gouvernement des Jeunes-Turcs et l’un des principaux planificateurs du génocide arménien), découvert dans un entrefilet, représente non seulement un véritable scoop international, mais démontre aussi à quel point le monde de l’information ne parvient pas à capter au moment opportun certains signaux, lesquels, reçus à temps, eussent peut-être empêché la répétition d’autres tragédies et holocaustes.
Un nouveau livre sur le génocide arménien, donc, mais différent des essais néanmoins précieux et incontournables qui l’ont précédé. Car, une fois bannies les reconstructions historiques et les interprétations a posteriori, le lecteur se trouve cette fois directement et brusquement plongé dans la réalité tragique de la chronique. Il n’y a plus d’alibis pour les (rares) nostalgiques du négationnisme. Les articles de l’époque ne laissent plus place à quelque doute que ce soit.
Et à travers les colonnes des journaux d’alors, revit l’histoire douloureuse d’un peuple qui n’oublie pas.
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Source
Traduction de l’italien : © Georges Festa – 11.2009
Site des éditions &MyBook : http://www.andmybook.it/
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