Victor Gardon

LE VANETSI
Une enfance arménienne

Victor Gardon, Vahram Gakavian de son nom arménien, est né le 25 mai 1903 à Van, dans ces territoires de l'Arménie historique sous domination ottomane et a survécu au génocide perpétré en 1915 à l'encontre du peuple arménien par le gouvernement Jeune- Turc. Il est mort le 29 janvier 1973 à Paris. Il venait de terminer un roman historique sur Agnès Sorel ainsi que le quatrième tome de sa grande saga, Neiges et Azurs, lorsqu'il succomba à une crise cardiaque. Le manuscrit disparut, mais il pourrait bien réapparaître.

Couverture du livre : LE VANETSI

Réédition en un seul volume de la célèbre saga de Victor Gardon parue entre 1959 et 1970, Le Vanetsi nous emmène sur les pas de Vahram, jeune garçon arménien qui vit à Van au début du XXe siècle avec sa famille et surtout sa grand-mère, personnage irrésistible, chef de famille qui soigne, conseille, écoute. Dans cette chronique villageoise, vibrante, chatoyante, Vahram chante l'apprentissage de la vie par un enchaînement de tableaux, de tranches d'existence, sa découverte de l'amour, de la mort, de l'injustice et de la cruauté. L'Arménie, alors sous domination turque, va connaître une succession de bouleversements et de troubles terribles. Après l'accession au pouvoir du parti des Jeunes-Turcs qui détrône le sultan et l'espoir qu'elle suscite chez les Arméniens, la guerre de 1914 éclate. Les massacres commencent et c'est l'arrachement à la maison ancestrale et le début de l'exode pour toute la famille de Vahram. De Van à Igdir et d'Igdir à Tiflis, elle va errer dans un pays en ruine, semé de charniers, éventré par les pillages, la torture et les incendies. Au début de la révolution russe, en 1917, la famille, devant l'avancée turque et sans espoir de retour dans sa ville natale, décide de quitter la Géorgie et prend une nouvelle fois la route. Elle n'est donc pas ordinaire, l'enfance de Vahram, lui qui nous raconte ce qu'il voit, ce qu'il vit, sans donner aux drames des couleurs outrées et sans se départir du ton de l'enfance qui mêle peur, émoi et merveilleux. C'est cette poésie qui fait la force de ce texte, lui donne une dimension de véritable leçon d'humanité, un appel à la conscience des hommes.

La trilogie de Victor Gardon: Le vert soleil de la vie, Le chevalier à l'émeraude et L'apocalypse écarlate qui a été publiée entre 1959 et 1970 est rééditée en un seul volume. Cette nouvelle édition, préfacée par Jean-Marie Carzou, et avec un avant-propos de la petite-fille de Gardon, réintègre des passages censurés à l'époque. Ces romans étaient en effet les premiers à évoquer, par le biais de l'histoire d'une famille arménienne de l'Empire ottoman, le sujet encore tabou du génocide perpétré en 1915 par le gouvernement Jeune-Turc. C'est une trilogie passionnante pour se plonger dans la vie d'un enfant du XXème siècle: ce jeune Arménien, ce Vanetsi (originaire de Van, Turquie) a traversé son temps, tour à tour victime de l'oppression turque et acteur de la résistance contre les Nazis. Plus qu'un simple témoignage, cette biographie romancée, saluée en son temps par le Général de Gaulle, Raymond Aron et André Malraux, incite avant tout à la réflexion et se veut un appel à la conscience des hommes: ({ ceux qui ont vécu un génocide ne peuvent envisager d'être heureux» (Raymond Aron). Victor Gardon est un Arménien originaire de la ville de Van (Turquie) où il naît le 25 mai 1903. Rescapé du génocide qui, de 1915 à 1917 cause l'extermination de 1500000 Arméniens, Victor Gardon s'exile et arrive à Paris le 1er janvier 1923. Il y travaille à la délégation diplomatique arménienne avant de réussir brillamment des études d'agriculture, de philosophie et d'ingénieur. Celui qui s'appelle encore Vahram Gakavian exerce alors divers métiers: il écrit notamment pour des journaux arméniens et travaille dans une imprimerie arménienne. Il y met sous presse son seul roman en arménien: Grains d'acier (1929) dont la couverture est l'œuvre de son ami le peintre Carzou. En 1939, la guerre éclate: Victor Gardon est envoyé au front début avril 1940. Fait prisonnier, il reste deux ans en Allemagne d'où il s'évade en 1942 pour rejoindre Paris. Il organise la désertion massive de la Garnison Arménienne de la Wehrmacht à Mende et participe à la libération de Mende. Il devient Chef de l'État-major de liaison pour les ressortissants soviétiques. Il est honoré de la Croix de guerre avec Palme, Chevalier Légion d'Honneur. En mars 1955, en raison des services rendus à la France, il obtient la légalisation de son nom de résistant : Victor Gardon. Il se met à l'écriture pour témoigner - en français - de sa vie prodigieuse et mouvementée : en 1959 son 1er roman, Le vert soleil de la vie, enthousiasme les lecteurs et la critique littéraire. Il est suivi du Chevalier à l'Emeraude (Stock), en 1961 et de l'Apocalypse écarlate (Calmann-Lévy) en 1970. En 1963, Victor Gardon adapte la traduction du roman Vartananc (Stock) de Terenig Demirdjian. En avril 1961, la pièce radiophonique, les Charmes de Sémiramis, adaptée du roman Le vert Soleil de la vie, est diffusée sur France 3 (ORTF). Victor Gardon est pressenti pour le Goncourt en 1959, ainsi que pour le Prix Charles Veillon (Suisse). Le chevalier à l'Émeraude fait partie de la sélection du Prix Femina en 1961. Victor Gardon décède à Paris en janvier 1973.

  • Date de parution : 11 juin 2008
  • Maison d'édition : Stock
  • N° ISBN : 2234061261
  • Nombre de pages : 1030
  • Prix éditeur :29,00 €

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