Yves Ternon, Mardin 1915 (RHAC IV - 2002) Livre IPremière partie, entre Tigre et Euphrate.

Chapitre IV.
Les massacres hamidiens dans le vilayet de Diarbékir

Les rapports adressés de mai 1887 à mars 1890 par le vice-consul de France à Diarbékir, Félix Bertrand, à son ambassadeur, le comte de Montebello « attestent de la lente dégradation du corps social ottoman, des famines, de l’insécurité grandissantes jusqu’aux premiers massacres des syriaques dans le Tur Abdin »1. Le consul révèle les incidents qui déchirent le tissu social et qui modifient peu à peu le regard que les musulmans portent sur les chrétiens : ils passent du statut de dhimmi à celui d’étranger. Lorsqu’un chrétien est victime d’un déni de justice, sa communauté sollicite plus volontiers le consul de France que le gouvernement, une démarche qui accroît le ressentiment des musulmans. Les chrétiens sont de plus en plus exclus d’une société dont ils animent pourtant l’économie. La tentation de les déposséder en est d’autant plus grande.

L’hiver 1887-1888 est particulièrement rude. Une épidémie de sauterelles l’a précédé. La famine ravage le vilayet de Diarbékir. Les villageois se réfugient dans les villes. Mais le gouvernement ne prend aucune mesure pour secourir la population, les musulmans comme les chrétiens. Le consul, qui expose la situation, souligne à cette occasion les abus de l’administration fiscale qui réclame des arriérés d’impôts imaginaires et la corruption des fonctionnaires qui, par des tripotages, des pots-de-vin et des saisies, contribuent à aggraver la misère. Il reconnaît que la tâche des fonctionnaires ottomans n’est pas simple dans un pays où ils n’ont guère de prestige, où les aghas des tribus kurdes « sont maîtres absolus, où le brigandage est dans les mœurs des habitants qui trouvent un asile sûr dans les montagnes lorsqu’ils sont poursuivis »2. Les premières violences surviennent en octobre 1889, pillages et meurtres dans des villages arméniens des environs de Diarbékir et des villages jacobites du Tur Abdin. L’enquête diligentée par le vali ne permet pas d’établir les faits allégués par les chrétiens, aucun musulman n’acceptant de témoigner contre un agha kurde. Les coupables sont <p.62> nommément désignés par le consul, dans le Tur Abdin, à Djezireh, à Nisibe, aux environs de Mardin – ce sont là le cheikh Ousso et le cheikh Saddo –, « autant de petits tyrans indépendants qui pressurent la population musulmane comme les chrétiens et dont il serait trop long de relater ici les méfaits »3. Souvent, ajoute-t-il, les villageois sont victimes de la lutte entre Kurdes et Arabes, comme celle, ancestrale, qui oppose la tribu kurde des Milli – qui, à l’ouest de Mardin, contrôle la région de Véranchéhir – à la tribu arabe des Chammar, qui dispose de la plaine au sud. La justice ottomane ne tarde pas à accuser les chrétiens de fomenter eux-mêmes les troubles, une accusation « en miroir » qui deviendra la règle par la suite4. La relation du consul de France vient corriger celle des représentants anglais des vilayet orientaux qui estiment que la situation s’est considérablement améliorée dans le Kurdistan. Depuis 1878, l’Angleterre a la charge de protéger les chrétiens qui, selon l’article 61 du traité de Berlin, doivent bénéficier de réformes.

C’est dans ce contexte international de réformes exigées par les puissances et promises par le sultan, qui se dérobe sans cesse, qu’en 1891 Abdül Hamid crée les régiments hamidié. Ces corps de cavalerie légère sont en majorité composés de Kurdes. De quarante en 1892, ils passent à soixante-trois en 1899. Un régiment compte de 500 à 1 000 hommes. Chaque tribu qui contribue à la formation d’un régiment fournit un contingent d’hommes et le commandement est assuré par le chef de ces tribus. Ces régiments ne sont pas mobilisés en permanence et les soldats ne sont payés que lorsqu’ils sont mobilisés. Les tribus qui ont accès à ce système sont armées et bénéficient d’un prestige qui leur permet de soumettre et d’opprimer d’autres tribus qui n’y participent pas. La création des régiments hamidié renforce l’hégémonie des tribus les plus puissantes qui, sous le prétexte d’être chargées de maintenir la paix dans les provinces occidentales d’Anatolie, y font régner la terreur et y entretiennent l’anarchie. Assurés d’une totale impunité, les chefs kurdes hamidié multiplient les razzias. C’est, écrit Victor Bérard, « le vol organisé, le meurtre légalisé, le viol récompensé »5. Les consuls anglais font alors chœur avec leurs collègues français pour s’inquiéter de la détérioration régulière de la situation et prévenir leurs chancelleries que sa persistance causerait la destruction de la population chrétienne6.

Ce climat d’insécurité se dégrade rapidement à partir de 1894. Les événements du Sassoun ont leur contrecoup dans le nord du vilayet de <p.63> Diarbékir, à Silvan où des villages arméniens sont pillés et incendiés par les Kurdes7. En octobre 1894, le vali de Diarbékir, Souri Pacha, est remplacé par le mutessarif de Mardin, Aniz Pacha, qui est nommé gérant de ce vilayet. Aniz Pacha est un deumné de Salonique8. Il a occupé à deux reprises le poste de mutessarif de Mardin – en 1890 et de 1891 à 1894 – où il a multiplié les tracas administratifs pour la mission des capucins. En 1892, il a été soupçonné d’avoir organisé l’incendie du marché de Mardin où toutes les boutiques des chrétiens avaient été détruites. Les premières agressions contre les chrétiens de Diarbékir commencent en février 1895. Gustave Meyrier, nommé vice-consul de France en janvier 1894, observe la multiplication d’incidents et la montée de l’hostilité entre chrétiens et musulmans. Il précise bien que cette hostilité déborde le cadre de la question arménienne : « Cet état de choses s’applique à tous les chrétiens, sans distinction de race, qu’ils soient arméniens, chaldéens, syriens ou grecs. Il est le résultat d’une haine de religion, d’autant plus implacable qu’elle repose sur la force des uns et la faiblesse des autres. On peut même dire que la question arménienne y est étrangère, car, si les Arméniens sont les plus maltraités, c’est qu’ils sont les plus nombreux et qu’il est facile aussi de donner aux exactions dont ils sont l’objet le caractère d’une répression nécessaire à la sûreté publique »9. Cette réflexion du consul souligne la spécificité du vilayet de Diarbékir, où le caractère multiconfessionnel de la population chrétienne entraîne une extension par les Kurdes aux autres confessions chrétiennes des persécutions arméniennes initiées par le gouvernement de la capitale, une dérive simplificatrice qui, jusqu’à la consommation de la destruction des chrétiens du vilayet, sera coutumière et rarement redressée par l’administration centrale.

En juin 1895, on signale de tous côtés des attaques de tribus kurdes qui prétendent avoir reçu l’ordre du gouvernement de massacrer les chrétiens. En octobre, Aniz Pacha est titulaire du poste de vali. Il oblige les chefs des communautés chrétiennes à signer un télégramme de remerciement au sultan pour lui témoigner leur reconnaissance à l’occasion de cette nomination. La nouvelle du firman promulguant les réformes – un engagement arraché par les Puissances au sultan –, signé par Abdül Hamid à la fin octobre, parvient à Diarbékir et met le feu aux poudres. Le récit des massacres de Diarbékir en novembre 1895, publié <p.64> dans le Livre jaune et, avec beaucoup plus de détails dans la correspondance du vice-consul Meyrier10, permet d’établir : les responsabilités directes et indirectes des autorités ottomanes ; l’absence de toute provocation arménienne – pourtant la Porte prétend que les Arméniens se sont révoltés ; la participation des musulmans de la ville au massacre, qu’ils soient Kurdes, soldats ou gendarmes – les Kurdes des tribus ne sont pas entrés dans Diarbékir dont le vali a fait fermer les quatre portes d’accès ; l’extension des massacres arméniens à toutes les communautés chrétiennes, en particulier aux jacobites ; la destruction des villages chrétiens autour de Diarbékir : « 119 villages du sandjak de Diarbékir, comprenant 6 000 familles, composées de 30 000 chrétiens morts ou disparus, ont été pillés ou brûlés »11, en particulier les villages de Mayafarkin (1 000 habitants, 15 rescapés), d’Assadia (3 000 habitants, 3 survivants), de Kartrabal (arménien et jacobite ; 300 familles, 4 survivants), de Kouabash (jacobite). Le père Armalé cite les noms de dix villages rayés de la carte dont tous les habitants, 4 000 au total, ont été égorgés12 ; la responsabilité directe du vali – les massacres commencent parce qu’il l’a ordonné, ils sont interrompus sur son ordre, ils menacent de se reproduire s’il reste en poste, la menace est levée quand il est démis.

L’extension des massacres aux autres communautés chrétiennes semble le fait des autorités et des Kurdes. Les mésaventures du patriarche jacobite, Abdulmessiah, rendent compte de ces ambiguïtés. Les chrétiens de Diarbékir avaient manifesté leur indignation en apprenant que les chefs de leurs communautés avaient signé la lettre au sultan exigée par Aniz Pacha. Ils avaient occupé les églises et menacé des prêtres. Aniz Pacha fait alors convoquer à Diarbékir le patriarche jacobite, Abdulmessiah. Celui-ci arrive près de la ville alors que les massacres ont commencé – à l’initiative d’Aniz qui profite des troubles pour organiser la répression. Il annonce son arrivée au vali qui lui envoie une escorte. Le patriarche traverse la ville « marchant sur les cadavres ». Le vali l’accueille au siège du gouvernement et lui demande d’ordonner aux chrétiens de livrer leurs armes. Le patriarche s’y engage et se rend à l’église jacobite chercher des armes. Mais il n’y en a pas et les soldats qui l’accompagnent repartent les mains vides13. Plus tard, le patriarche Barsaum présentera différemment cet événement : le patriarche jacobite aurait sauvé l’église syriaque orthodoxe ; il aurait télégraphié au sultan et <p.65> obtenu de lui la protection des syriaques14. Mais cette explication, qui va dans le sens de la thèse turque de débordements locaux, est peu vraisemblable : Aniz Pacha organisait la manipulation.

Le cas particulier de Mardin vient en appui de la thèse selon laquelle sur un schéma d’ensemble se greffent des situations locales particulières où les titulaires de postes officiels jouent un rôle essentiel. En 1895, en effet, la ville de Mardin est préservée alors que le reste du sandjak est dévasté. Voici pourquoi. Les notables musulmans et chrétiens de Mardin craignent que les désordres survenus à Diarbékir ne se reproduisent dans leur ville. Cette crainte est renforcée par le fait que, faute de remparts circulaires, Mardin ne peut être protégée contre une invasion de tribus kurdes. Dès les premiers jours de novembre, les chrétiens, pris de panique, se réfugient dans les églises. Ils viennent d’apprendre la destruction de villages de la plaine, en particulier du village arménien de Tell Armen. Aniz Pacha a envoyé aux notables musulmans de Mardin des émissaires qui les ont invités à « faire la même chose qu’eux ». Les notables sont partagés : les fanatiques sont prêts à agir ; les modérés craignent les retombées d’un état d’anarchie. Lorsque les tribus kurdes arrivent aux portes de Mardin, le samedi 9 novembre, après avoir brûlé le village d’Aïn Sandja, à l’ouest de la ville, des notables musulmans et des chefs kurdes, dont Ahmed agha et Mohamed Saïd agha, chef des Mechkaouieh et Faraj bey, chef des Mendelkaouieh, prennent position. Avec l’appui du mutessarif, Hussein Choukrou Pacha, ils prennent la décision de défendre Mardin contre les tribus kurdes. Les deux chefs kurdes demandent des armes et les obtiennent – quarante fusils Martini contre trois cents livres de garantie versées par le notable arménien Iskandar Adam. La défense de Mardin est assurée par les Mechkaouieh de la porte ouest au grand minaret – quartiers où les chrétiens sont majoritaires –, pour le reste par les Mendelkaouieh. Du haut de la citadelle, les soldats ottomans observent les mouvements des tribus kurdes. Les tribus kurdes lèvent le siège.

Le 11 novembre, les tribus kurdes lancent une nouvelle attaque : elles sont repoussées. Le mutessarif leur envoie un émissaire, le cheikh Abdel Rahman, qui tente de les calmer et leur conseille de rentrer chez eux. Les chefs des tribus lui répondent qu’ils obéissent aux ordres du gouvernement et ils accusent les musulmans de Mardin d’être achetés par les chrétiens. Ils partent néanmoins, mais reviennent le 16 novembre pour camper au pied de la ville, près du couvent Mar Michaël. Les Mechkaouieh les attaquent et les font fuir. Le calme revient peu à peu à <p.66> Mardin. Les boutiques rouvrent à partir du 20 novembre – sauf les vendredi et dimanche, jours fériés. Mais les soldats et les Kurdes se croient tout permis : ils se servent en passant dans le marché chrétien. Les vols se multiplient. Le mutessarif tente de faire rendre les objets volés, mais on n’en récupère qu’une faible partie que les chefs kurdes rendent à Joseph Djinandji, un notable arménien, en jurant et blasphémant. L’atmosphère reste tendue jusqu’à Noël où arrive à Mardin le fils du cheikh Abdel Rahman, le cheikh Mohamed Saïd, connu pour être l’un des instigateurs des massacres de Diarbékir. Il exhorte les musulmans de Mardin à tuer et voler les chrétiens. La communauté musulmane de Mardin est à nouveau partagée. Ahmed agha dit : « Nous nous sommes engagés à protéger les chrétiens, de la porte el-mechkaouieh jusqu’à la mosquée et nous ne romprons pas notre engagement. Si l’un de vous dépasse cette ligne, nous lui couperons la tête ». Les Mechkaouieh mettent un terme à la réunion. Sur le chemin du retour, les deux chefs Mechkaouieh, Ahmed et Mohamed aghas, passent devant la maison de l’écrivain Iskandar Adam et ils l’informent du complot qui se prépare. Ils se rendent ensuite ensemble chez Khadr effendi qui les conduit à la cathédrale arménienne où ils rencontrent Monseigneur Nazarian qui les remercie. Mais les conspirateurs continuent à s’agiter et s’en prennent à Joseph Djinandji. Menés par Mohamed Saïd, ils fabriquent un faux document affirmant que les chrétiens jouissent de la paix et de la sécurité, que rien n’a été détruit en novembre, sauf deux villages. Ils font signer ce document par les chefs spirituels de la ville. Apprenant cela, Mohamed agha s’indigne : il s’estime trahi par les chrétiens de Mardin. Il se rend avec son frère Ahmed agha chez Iskandar Adam qui réussit à les calmer. A la fin de février 1896, un nouveau mutessarif, Chakir Pacha, arrive à Mardin. Le calme revient. Le mutessarif fait libérer le pasteur protestant, son frère Yakoub, l’instituteur de leur école et Saïd Aghassi, arrêtés pour avoir parlé politique dans des lettres écrites à leur famille. Le 20 avril, deux inspecteurs nommés par le gouvernement arrivent à Mardin : l’un est chrétien, l’autre musulman. Ils restent dix jours avant de se rendre à Midiat15.

En novembre 1895, si Mardin est préservée, tous les villages chrétiens des environs sont dévastés : Tell Armen, Al Koubia, Bénébil, Kalat Mara. Le couvent de Deir-al-Zaafaran est assailli par les Kurdes, mais il résiste. Bien que les informations soient contradictoires, il est probable que les villages jacobites du Tur Abdin n’ont pas été épargnés. Des massacres ont lieu à Midiat, mais rien ne se produit à Djezireh où se trouve la mission <p.67> dominicaine du père Galland. Le consul Meyrier précise que la sauvegarde des chrétiens de Djezireh est assurée par le chef du bataillon de rédif, Riza effendi, qui n’exécute pas les ordres du vali16. Un an plus tard, en novembre 1896, le père Galland traverse les villages du Tur Abdin et constate qu’un grand nombre a été dévasté17. Les témoignages sur les massacres de jacobites dans le Tur Abdin sont contradictoires, mais ils sont suffisants pour affirmer que ceux-ci ont été « des victimes à part entière des massacres » et que, dans le vilayet de Diarbékir, les morts non-arméniens n’ont pas été l’objet de bavures, car le massacre s’est largement étendu à toutes les communautés chrétiennes18.

Les enlèvements et les conversions forcées à l’islam sont les corollaires des massacres. L’apostasie est alors le seul moyen pour un chrétien de sauver sa vie et celle de sa famille19. En 1895, on observe des conversions dans toutes les provinces arméniennes et, dans le vilayet de Diarbékir, le phénomène concerne autant les « syriens » que les Arméniens20. Les enlèvements de femmes et d’enfants sont des pratiques courantes des tribus kurdes, au cours et en dehors des massacres. Tous sont convertis à l’islam, les uns sont intégrés aux foyers musulmans qui les ont pris, d’autres restent des esclaves et sont parfois vendus comme tels dans des marchés comme celui du quartier de Bab Nérab à Alep. Ce trafic d’esclaves se poursuit jusqu’à la Guerre mondiale. Le vice-consul de Diarbékir, Gustave Meyrier, consacre une importante partie de son activité à rechercher les chrétiens enlevés par des tribus kurdes ou arabes, une quête rarement couronnée de succès21.

L’analyse des massacres de 1895 dans le vilayet de Diarbékir offre donc des perceptions successives d’un même drame : a) globale, donnée par les diplomates qui s’efforcent de couvrir l’événement, mais accréditent parfois des versions aménagées qu’ils n’ont pas les moyens de vérifier ; b) plus affinées, fournies par les acteurs, bourreaux ou victimes, dont le récit rend compte des tensions locales et des intérêts souvent contradictoires en cause. On le voit bien dans le récit sur Mardin où les acteurs débattent de leur attitude à tenir, résistent ou cèdent à des manipulations. <p.68> C’est alors que jouent les amitiés et inimitiés et que l’on peut apprécier les mobiles qui animent les personnages de ce drame, mobiles qui vont de la haine aveugle à un respect de la parole donnée, en passant par des susceptibilités individuelles. Il faut souvent peu de choses pour que l’ami d’hier se transforme en meurtrier.

C’est dans cette approche, où le récit simplifié fait peu à peu place à des situations complexes, truffées d’anecdotes, que je souhaite examiner les événements de 1915 et m’efforcer de comprendre pourquoi et comment ces communautés chrétiennes ont été détruites. L’étude de la période intermédiaire entre les massacres de 1895 et le génocide de 1915 fournit une introduction à cette approche.

suite

Mardin au début du XXe siècle
Mardin au début du XXe siècle. on remarque en haut les vestiges de la citadelle et, à droite, le minaret de la grande mosquée. Carte postale ancienne (coll. M. Paboudjian). <p.69>

1) S. de Courtois, mém. cit., p. 74.

2) Dépêche diplomatique n° 4 du 19 août 1889. Ces dépêches ont été consultées par Sébastien de Courtois dans les archives du ministère des Affaires étrangères de Nantes sous la rubrique : Inventaire des archives de l’ambassade de France en Turquie. Fonds ancien de Constantinople, 1947. La section II : correspondance consulaire – Diarbékir – 1874-1879 contient dans deux cartons n° 23 les lettres de Félix Bertrand (S. de Courtois, mém. cit., p 80 et p. 183).

3) Dépêche diplomatique n° 5 du 18 octobre 1889 ( S. de Courtois, mém. cit., p 81).

4) Le négationnisme turc a de lointains antécédents.

5) Victor Bérard, La Politique du Sultan, Paris, Armand Colin, 1897, pp. 215-223.

6) Blue Book Turkey, 1890-1891, n° 1 et 1893, n° 3 et 6.

7) Le vice-consul de France à Diarbékir est, depuis le 15 janvier 1894, Gustave Meyrier. Sa correspondance diplomatique a été publiée à l’initiative de Claire Mouradian : Gustave Meyrier, Les Massacres de Diarbékir, Paris, L’Inventaire, 2000. C’est à ce livre que je fais surtout référence pour les événements de 1895 dans le vilayet de Diarbékir.

8) Il appartient à une famille juive convertie à l’islam lorsqu’il était enfant.

9) G. Meyrier, Massacres…, op. cit., p. 53.

10). Livre jaune. Affaires arméniennes (1893-1897) et supplément (1895-1896), Paris, Imprimerie nationale, 1897.

11) Livre jaune, dépêche n° 44 du 18 décembre 1895. Le chiffre de 30 000 victimes est sans doute exagéré.

12) Al qouçara [tr. B], pp. 42-65.

13) Ibid., p. 43.

14) S. de Courtois, mém. cit., p. 92.

15) Al qouçara [tr. B], pp. 61-67. Les jacobites se désignent comme syriaques orthodoxes. Comme je m’en suis expliqué plus haut, j’ai maintenu cette désignation pour plus de clarté dans l’exposé.

16) G. Meyrier, Massacres…, op. cit., pp. 158-159. Le sandjak de Mardin est placé sous le contrôle militaire d’un lieutenant-colonel qui réside à Mardin et dirige quatre bataillons de réservistes – rédif –, deux à Mardin, deux à Djezireh.

17) S. de Courtois, mém. cit., p. 103.

18) Ibid.

19) Un chrétien devient musulman en prononçant la formule : « Il n’est de Dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète ».

20) L’ambassadeur de France à Constantinople, Paul Cambon, évoque le chiffre de 7 500 convertis contre 5 720 morts pour le vilayet de Diarbékir (pour une population chrétienne de 133 600 personnes).

21) G. Meyrier, Massacres…, op. cit., pp. 175-200.

sommaire - suite