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Mehmet Şükrü [Saracoğlu]

1887-1953



A la fin de l'Empire ottoman il est,
  • Membre du Comité Union et Progrès dès 1911
  • Député d'Izmir
Pendant la période républicaine:
  • Député d'Izmir en 1923
  • Ministre de l'Education du gouvernement Okyar  (1924-25)
  • Directeur de la commission d'échange des Grecs (1926)
  • Ministre de la Justice dans deux gouvernements Inönü
  • Négocie le règlement des dettes ottomanes à Paris en 1932
  • Ministre des Affaires Etrangères de Refik Saydam
  • Premier Ministre du 9 juillet 1942 au 7 août 1946
En Septembre 1942, il demanda un "recensement". Les services secrets rassemblèrent les informations nécessaires au Ministère des Finances pour classer chaque citoyen de Turquie en tant que Musulman(M), non-Musulman (G), converti (D; dönme, un mot turc qui a plus la connotation de "retournement de veste" que croyant sincère et désignant les juifs convertis à l'islam) et étranger(E; Ecnebi).
L'Impôt sur le capital fut imposé par la loi 4305 du 12 novembre 1942.  Les taux d'imposition variaient grandement en fonction de la religion. Les musulmans étaient imposés de 5% à 25% alors que les non musulmans étaient taxés de 50% à 236%, les juifs convertis à l'islam avaient un taux intermédiaires. Ceux qui ne pouvaient payer la taxe étaient envoyés en camp de travail à Aşkale, près d'Erzurum, où ils étaient condamnés à des travaux forcés (cette déportation a concerné 1400 personnes selon les chiffres officiels et jusqu'à 8000 selon les prisonniers). Détail vécu: Le miracle de Leonidas Koumakis
Pour une description de l'intérieur de l'administration fiscale turque: Faik Ökte, The Tragedy of the Turkish Capital Tax, Croom Helm, 1987.
  • 1.11.1948-22.5.1950, président de la Grande Assemblée Nationale
  • Aujourd'hui le stade de Fenerbahçe à Istanbul porte son nom


en couverture de Time en 1943, légende:

Premier of Turkey

In the lexicon of neutrality, the final word is war

En 1943, Hitler rend les cendres de Talât Paşa à la Turquie.
La girouette à l'arrière-plan exprime bien l'hésitation de la Turquie officiellement neutre,
tentée par l'engagement aux côtés de l'Allemagne nazie [1], qui voyant le vent tourner lui déclara
finalement la guerre le 23 février 1945.

[1] A ce sujet, Hamit Bozarslan, écrit:
En novembre 1941, Ankara, qui envoya une délégation on ne peut plus admirative du Fürher (dirigée par le général Ali Fuad Erden), négociait ouvertement les perspectives d'une conquête turque des territoires centrasiatiques tant convoités. Lors de sa recontre avec Franz von Papen, ambassadeur nazi à Ankara, le Premier Ministre turc Şükrü Saracoğlu expliquait, non pas à titre de "responsable politique", mais "en tant que Turc", que l'Allemagne ne pouvait résoudre "le problème russe qu'en massacrant la moitié des Russes, en libérant définitivement les régions des minorités nationales de l'influence russe et en les éduquant comme alliés des pays de l'Axe et ennemies des Slaves."  Il "désirait avec virulence la destruction de la Russie", disait-il, avant d'ajouter: "si le Fürher réalisait [ce rêve], il ouvrirait une nouvelle ère.".
Hamit Bozarslan, Histoire de la Turquie contemporaine, Ed.de le Découverte, 2004, pp.46-47.