Y.Ternon, Mardin 1915 Livre I cinquième partie, Mardin dans le génocide arménien.

Chapitre IV
Des informations sur les massacres de Séert
parviennent à Mardin

Les trois pères dominicains1 et le père Armalé, recueillent à Mardin des informations sur les massacres de Séert. De leur côté, l’abbé Naayem et le témoin chaldéen donnent des versions voisines. Ces chroniqueurs ne sont que les porte-parole des survivants qui leur ont confié leur récit. Le recoupement de ces rapports permet de se faire une idée précise sur les événements survenus à Séert de mai à septembre 1915, avec cette part d’incertitude liée aux nécessaires contradictions des témoignages. D’autre part, dans cette région où les chrétiens sont en grande majorité arméniens, les rares survivants des massacres sont des chaldéens. Ils parlent d’abord du sort des chrétiens de leur confession, ce qui contribue à déformer la perception des événements. C’est pourquoi ce récit décalé de faits survenus à distance de Mardin, mais rapportés à Mardin présente un intérêt tout particulier.

Bien que la ville ne soit pas située administrativement dans le vilayet de Diarbékir, elle est l’un des principaux diocèses chaldéens – ce diocèse comprend trente villages – et les chaldéens y furent tués avec les autres chrétiens. Le sandjak est rattaché géographiquement à la province de Diarbékir. En effet, il est coincé entre les montagnes du Taurus arménien au Nord, le Bohtan Sou à l’Ouest et le Tigre au Sud. Ses voies de communication se font par le vilayet de Diarbékir. C’est ainsi qu’après les massacres de Séert une partie des survivants des différentes confessions se réfugient à Mardin où ils racontent leur histoire. D’autre part, la province de Bitlis est plongée dans la guerre en mai 1915. Le vali, Mustafa Abdulhalik, beau-frère de Talaat, ne commence à persécuter les Arméniens qu’à partir de la fin avril 1915. Il est soutenu par les Kurdes, majoritaires dans le vilayet. A la fin mai, le vali de Van, Djevdet, beau-frère d’Enver, qui conduit les opérations militaires dans son vilayet, fait assassiner depuis le début de la guerre les chrétiens des régions frontalières de Perse. A la fin mai, il doit évacuer Van en hâte devant la poussée de l’armée russe, sans avoir pu réduire les Arméniens retranchés dans leurs quartiers. Il ne peut attaquer les nestoriens du Hakkari, invincibles dans leurs montagnes, et il s’enfuit vers le sud. Il entre à Séert avec 8 000 soldats qu’il appelle lui-même les « bataillons bourreaux » – kassap tabouri. <p.208> C’est dans ce contexte que sont perpétrés les massacres de Séert et des villages environnants.

La ville de Séert est à cinquante kilomètres au sud-ouest de Bitlis, à quatre jours de marche de Mardin, dans une vallée riante formée par le fleuve Bohtan, sur le versant sud des montagnes du Sassoun. Elle est entourée de vallons couvert de vignobles, de figuiers, d’amandiers, de grenadiers et de noisetiers. Ses maisons à deux étages sont construites avec du gypse, une sorte de plâtre, ce qui les rend humides et fragiles2. De loin, avec ses maisons blanches, la ville a belle allure. Mais les demeures sont souvent délabrées et les égouts s’écoulent à l’air libre dans les rues. Le sandjak de Séert comprend plus de 60 000 chrétiens, dont 25 000 Arméniens apostoliques3, 20 000 jacobites, 15 000 chaldéens, des Syriens catholiques et quelques nestoriens. La population de la ville de Séert est estimée en 1914 à 7 442 habitants, dont 3 320 Kurdes et 4 032 Arméniens (423 maisons), qui disposent de deux églises (apostolique dédiée aux saints Thaddée et Barthélémy et catholique) et d’un temple protestant4. L’évêché du diocèse arménien est installé dans le monastère voisin de Saint-Jacques. Ce décompte ne mentionne pas les autres communautés. Or le merkez-caza de Séert regroupe trente-six villages, en majorité chaldéens et jacobites. Sur les 12 000 chrétiens de ce caza, 7 000 au moins sont chaldéens, pour la plupart des villageois. Le diocèse chaldéen de Séert est sous la responsabilité de l’archevêque, Monseigneur Addaï Scheer. Ce prélat est un ancien élève des dominicains de Mossoul. C’est aussi un savant célèbre par ses recherches historiques. Les pères dominicains français ont une maison à Séert. Ils possèdent un couvent, deux écoles de garçons et de filles et un orphelinat tenu par des sœurs de la Présentation, assistées par quatre chrétiennes de la ville. Le 21 novembre 1914, trois semaines après l’entrée en guerre de l’Empire ottoman, les trois missionnaires, les pères Michel de Boisset, Louis Sayegh et Chariot, sont invités à regagner la France et ils confient les affaires de leurs écoles et de leur orphelinat aux religieux et enseignants sujets ottomans5. L’intendance est assurée par Süleiman dont le frère dirige le couvent El-Choufa au Liban6. Les six sœurs tertiaires, de nationalité ottomane, restent à Séert. L’église de la mission devient une mosquée et l’école un magasin militaire. Les orphelins, comme les sœurs, sont victimes des tracasseries de la police7. <p.209>

Au mois de mai 1915, une bande kurde se dirige sur Séert. Monseigneur Addaï offre cinq cents livres au mutessarif, Hilmi bey, qui fait éloigner les Kurdes. Le chef de la municipalité, Abdul Rezzak, ami de plusieurs familles chaldéennes, est destitué et remplacé par Hami effendi qui voue aux chrétiens une haine fanatique. Des bruits circulent, annonçant tantôt l’arrivée des Kurdes, tantôt celle des soldats. Les massacres de Séert auraient commencé brutalement, le 5 juin 1915, à l’arrivée de Djevdet et de ses bataillons bourreaux. En fait, son armée ne reste pas longtemps à Séert. Elle se dirige vers Bitlis. Après avoir été rejoint par le 5e corps expéditionnaire de Halil, Djevdet investit Bitlis à la mi-juin et y détruit la population chrétienne.

Selon les témoignages des survivants, il apparaît que la présence de cette armée provoque une ruée sur les maisons arméniennes, et que le processus, ainsi amorcé, reprend ensuite selon le protocole habituel. Dans un rapport remis au ministère des Affaires étrangères français, le 16 janvier 1918, le consul de France à Bassorah reproduit le témoignage d’un chaldéen, qui pourrait faire croire que les massacres ont eu lieu sur place : « On peut considérer notre diocèse chaldéen de Séert comme tout à fait exterminé. En fait, les registres du gouvernement ne portent que les noms de 767 hommes, mais ce ne sont que les noms de ceux qui furent fusillés en une fois sur le penchant d’une colline qui se trouve à une heure de la ville. Le nombre est beaucoup plus grand de ceux qui furent tués dans les maisons et les rues. Les massacres durèrent plus d’un mois. Ils commencèrent vers la mi-mai 1915 et ne finirent qu’au mois de juin. Personne ne fut épargné. Les tchatals [tchété] se chargèrent des chrétiens de la ville et les Kurdes de ceux des villages…8 »

Le récit du père Armalé et les témoignages de survivants chaldéens recueillis par l’abbé Naayem permettent de reconstituer les étapes de la suppression des chrétiens de Séert qui a lieu selon le schéma habituel9.

Dès le 5 juin, les maisons sont pillées par les soldats et les notables sont arrêtés – parmi eux, ceux des familles Mansour, Aboche, Kérendi, Nasri, Sado, Hikari –, ainsi que les prêtres – seul, Monseigneur Addaï parvient à s’échapper pour être ensuite tué [récit S1]. Ils sont rassemblés dans la caserne et dépouillés de leurs vêtements par les tchété. Le régiment de tchété est constitué de déserteurs sortis de leur cachette pour être enrôlés dans cette milice et de brigands. Des notables musulmans de <p.210> Séert les commandent. Ces miliciens ont pour toute arme une épée. Pendant quatre jours ces détenus sont torturés. Le mardi 8 juin, la maison des dominicains est assaillie par les soldats, envahie et pillée. La supérieure, sœur Suzanne, est rouée de coups. Plusieurs jeunes filles sont enlevées. Le 9 juin, par groupes de sept, les détenus sont conduits par une centaine de tchété à une heure de Séert, dans la vallée Zeryébe. Un religieux syrien catholique du couvent Saint-Ephrem de Mardin prononce un court prêche : il exhorte ces hommes à mourir dans la foi du Christ. Ils sont ensuite égorgés.

Pendant un mois, les femmes vivent calfeutrées dans leurs maisons où elles cachent les hommes qui ont échappé aux perquisitions et pillages. Le jour, elles circulent d’une maison à l’autre, par les terrasses, et elles rentrent la nuit dans leurs maisons vidées en apportant la nourriture. Quelques musulmans font, pour elles, leurs achats en ville. Elles les remontent par des cordes descendues des fenêtres. Puis la menace d’une déportation se précise. Par des ruses diverses, les fonctionnaires et les soldats établissent des listes des chrétiens restés dans leurs maisons et recensent les objets de valeurs qu’ils ont préservés.

Le 11 juillet, un dimanche matin, les maisons chrétiennes sont évacuées. Femmes et enfants sont réunis dans la cour de la caserne où ils passent la nuit. Le lendemain, ils sont déportés avec un convoi de femmes venu de Bitlis. Au total, ce sont plus de 1 000 femmes qui partent de Séert par ce premier convoi. Les enfants qui les accompagnent ont tous moins de six ans. Les autres ont été enlevés ou tués. Elles marchent par des chemins caillouteux, dévêtues, mourant de faim et de soif, épuisées par la chaleur, leurs enfants dans les bras. Plusieurs jours après, elles arrivent à Savour. Elles ne sont guère plus de 250. Le kaïmakam demande à Mardin ce qu’il doit en faire. Bedreddine lui répond qu’il doit les garder, ce qui signifie les faire disparaître. Elles partent alors dans des chemins de montagne. Une femme accouche en route d’un enfant mort-né. Contrainte de poursuivre, elle meurt peu après. Le reste du convoi parvient dans une vallée, Wadi-Wawêli, où des Kurdes les attendent. Ils lapident les déportées, prennent leurs vêtements et enlèvent quelques jeunes filles [récits S2 et S3].

Deux convois suivent, le deuxième quinze jours après – il comprend des Arméniennes et des jacobites –, le troisième huit jours après le deuxième – il regroupe 600 femmes chaldéennes. Le 16 août, quelques survivantes parviennent à Mardin où elles font au père Armalé le récit de ces événements. Parmi elles, une sœur dominicaine, la sœur Wareina, accompagnée de trois autres femmes. Elles appartiennent au troisième et dernier convoi. Les déportées ont marché dans des conditions aussi insupportables <p.211> que les femmes des deux autres convois. A chaque étape, les tchété passaient au cours de la nuit avec des torches. Ils choisissaient leurs victimes, les violaient et les tuaient. La sœur, qui marchait en compagnie de sa mère, de ses sœurs et de leurs enfants, s’était barbouillé le visage pour s’enlaidir. La mère est assassinée, une de ses sœurs tuées pour avoir refusé de suivre un Kurde. Elle-même est laissée pour morte et rejoint à Mardin l’église Saint-Ephrem, où elle a la joie de retrouver les trois pères dominicains de Mossoul. Sur 350 femmes de son convoi, elles sont seulement10 à survivre. Près de Mardin, les femmes se sont procuré des hardes pour se vêtir. Le père Berré les accueille à Saint-Ephrem. Il les confie à Monseigneur Tappouni qui les envoie se rétablir au couvent des sœurs, puis les fait conduire à Mossoul. Dans son rapport au ministère des Affaires étrangères, le père Berré mentionne le récit de la religieuse, sœur Wareina : « Une des religieuses institutrices indigènes de notre mission appartenant à notre résidence de Séert, dans le Kurdistan, nous rejoignit à Mardin dans le courant de septembre 1915 et nous donna des renseignements précis sur les massacres dont elle avait été témoin…

Presque tous les chrétiens de Séert, Arméniens, Chaldéens et Syriens catholiques, au nombre d’environ 12 000, avaient été massacrés. Des familles entières avaient été torturées dans leurs maisons. Un prêtre chaldéen, ancien élève de notre séminaire de Mossoul, avait été coupé en morceaux dans les rues de cette ville. Beaucoup d’hommes avaient subi aussi, dans les rues, d’atroces supplices. La population musulmane avait pris part au carnage. L’archevêque chaldéen de Séert, Monseigneur Addaï Scheer, ancien élève de notre séminaire, qui avait essayé de fuir, fut rejoint en route et fusillé par les gendarmes envoyés à sa poursuite. On forma ensuite des convois de femmes et d’enfants qui furent acheminés de divers côtés. Nos religieuses institutrices et plusieurs jeunes filles élèves de leurs écoles furent emmenées avec un grand nombre d’autres femmes sur le chemin qui conduit de Séert à Mardin. Elles furent livrées, vers le milieu de la route, à des bandes de Kurdes qui les attendaient à un endroit indiqué à l’avance. Après les avoir dépouillées de leurs vêtements, ces barbares, aidés par les gendarmes, les attachèrent par petits groupes les unes aux autres ; des enfants étaient liés avec leur mère. Chaque groupe fut placé, comme une cible, à une certaine distance et lapidé par ces énergumènes qui hurlaient de joie quand les coups avaient bien porté. Un chef kurde d’un village voisin, saisi de compassion, emmena dans sa maison une vingtaine de ces pauvres femmes et pourvut généreusement à leur entretien pendant plusieurs mois. Il donna la liberté à quelques unes d’entre elles après s’être assuré qu’elles seraient recueillies à Mardin dans des maisons chrétiennes. Notre institutrice fut de ce nombre. Il nous envoya, plus tard, deux élèves de nos écoles de Séert. <p.212>

Plusieurs femmes de Séert qui avaient été emmenées dans d’autres convois vinrent aussi se réfugier à Mardin. Leur témoignage confirma les renseignements qui nous avaient été donnés sur les massacres de cette région. Elles avaient assisté aux tortures de tout genre subies par leurs malheureuses compagnes 10 ».

Soixante femmes et enfants de Séert sont rachetées aux Kurdes par l’archevêque chaldéen de Mardin, Monseigneur Israël. Il s’agit sans doute de déportées du troisième convoi11 [Récit S4].

Le sort des sœurs dominicaines de Séert préoccupe au premier chef le frère Simon, d’autant que plusieurs sont originaires de Mardin. Il s’agit des six sœurs tertiaires « indigènes », donc restées après le départ des pères français de la mission de Séert – la seule survivante est la sœur Wareina, réfugiée à Saint-Ephrem. La supérieure, sœur Suzanne Kahka, soixante-trois ans, fondatrice de la maison de Séert, part avec le convoi du 12 juillet. Elle tombe, épuisée, après trois jours de marche. Peu après, elle est dépouillée de ses vêtements par les miliciens convoyeurs et tuée d’une balle en plein cœur. A Savour, à quinze heures de Mardin, trois autres sœurs, filles de notables de Mardin, sont lapidées par des Kurdes : Anna, fille d’Hakouf Habo, trente trois ans ; Seïdi, fille de Saïd Sado, trente ans ; Radji, de la famille Kerendi, trente ans. La sœur Warda meurt après le premier jour de marche, lorsque la caravane s’arrête à Daradja Tellen, poignardée par des tchété. Ses tantes et une nièce qui l’accompagnent sont tuées quelques heures après12.

Seuls restent à Séert un groupe d’enfants qui sont nourris de temps en temps jusqu’à ce qu’on les tue à l’approche de l’armée russe. Les musulmans de la ville s’approprient les biens meubles et immeubles des chrétiens. Ils fouillent les maisons de fond en comble et sondent les murs où ils découvrent parfois de l’argent caché. Ils pillent les magasins et dilapident les produits. La cathédrale chaldéenne est transformée en écurie et le cimetière chrétien est profané. Les trente-six villages chaldéens des environs sont rasés, leurs habitants tués sur place ou conduits à Séert pour partir avec les convois13. A Redwan, où vivent 500 chaldéens, les femmes et les enfants sont enduits de pétrole et brûlés14. Pour le seul diocèse chaldéen, ce sont trente et une églises, sept chapelles et un ancien couvent qui sont détruits.

L’informateur chaldéen du consul de France à Bassorah donne cependant une version différente des événements de Séert, puisqu’il <p.213> confirme l’arrivée à Mossoul de déportées chrétiennes appartenant à différentes confessions : « Les femmes arméniennes de Séert arrivèrent les premières à Mossoul. De 1 700 qu’elles étaient en partant, à peine 600 ou 700 arrivèrent, et dans un état lamentable, après huit jours de marches forcées. Les arrivantes étaient toutes des femmes âgées. Les jeunes avaient été ravies par les Kurdes ou vendues et tuées par les gendarmes. Elles furent installées dans la maison du délégué apostolique, habillées à neuf par le consul allemand [Holstein] : elles eurent ensuite le sort des autres. Les femmes chaldéennes de Séert eurent un sort plus malheureux encore, mais avec cela une conduite héroïque et digne d’admiration. Après avoir résisté pendant près d’un mois aux sollicitations impudiques des officiers turcs et de leur soldatesque dévergondée, elles furent traitées sans pitié à cause de leur vertu. On leur avait promis de les laisser dans leurs foyers après la disparition de leurs maris et enfants. Pour se mettre à l’abri des dangers qu’elles couraient, elles s’étaient réunies dans les cinq ou six grandes maisons du quartier chaldéen. Elles furent délogées en fin de compte de leurs abris et conduites dans une direction inconnue. Elles sortirent de la ville en cortège, toutes habillées en noir, et en larmes. Les tertiaires dominicaines, au nombre de seize, les précédaient et chantaient des cantiques [il n’y avait que six sœurs tertiaires à Séert].

Leur supérieure, une vieille, fut tuée à coups de crosse parce qu’elle ne pouvait plus se traîner [sœur Suzanne]. Un certain nombre d’entre elles, dit-on, avec plusieurs autres jeunes filles se jetèrent dans une rivière et périrent ainsi pour échapper aux poursuites de leurs bourreaux. D’autres furent prises par les Kurdes. Le plus grand nombre s’exténuèrent en route ou périrent sous les coups des gendarmes qui les pressaient de marcher tantôt dans une direction, tantôt dans une autre. J’ai vu 9 d’entre elle, (5 femmes et 4 fillettes), de mes proches, arriver à Mossoul dans un état piteux. Après mon départ, j’ai appris que deux nièces et deux petits neveux étaient venus se joindre à mes parents à Mossoul. A y ajouter quatre cousines et un cousin encore à Mossoul, une quinzaine de filles à Mardin, une dizaine de personnes à Alep, une quarantaine de femmes retenues par les Kurdes dans le village de Tello, à une heure à l’est de Séert, peut-être une vingtaine d’autres à Séert même et dans les autres villages, en tout à peine une centaine de personnes, c’est tout ce qui reste du diocèse chaldéen de Séert qui comptait 7 000 à 8 000 âmes. Le reste, évêque, clergé de la ville et des trente petits villages qui composaient le diocèse a complètement disparu15 ». <p.214>

suite

Vue générale des monts du Sindjar.
Vue générale des monts du Sindjar. Carte postale ancienne (coll. M. Paboudjian).

Yézidis des monts du Sindjar.
Yézidis des monts du Sindjar. Carte postale ancienne (coll. M. Paboudjian).

<p.215>

suite

1) Malheureusement le récit du père Rhétoré sur Séert s’interrompt après quelques pages : les pp. 300 à 314 manquent.

2) V. Cuinet, op. cit., vol. II, p. 601.

3) R. Kévorkian, op. cit., p. 502.

4) Ibid., p. 503.

5) J. M. Mérigoux, Va à Ninive ! Un dialogue avec l’Irak. Mossoul et les villages chrétiens, op. cit., pp. 459-461.

6) Al qouçara [trad. B], p. 386.

7) J. M. Mérigoux, op. cit., p. 460.

8) MAE, A 394-3. « Les victimes de la nation chaldéenne dans les massacres d’Arménie », pp. 186-194.

9) J. Naayem, Les Assyro-chaldéens et les Arméniens massacrés par les Turcs, op. cit., pp. 48-96. Une liste des fonctionnaires et des notables musulmans qui dirigent les massacres et les pillages à Séert figure pp. 57-58.

10) A. Beylerian, art. cit., pp. 90-91.

11) J. Naayem, op. cit., p. 87.

12) H. Simon, op. cit., pp. 170-171 ; cf. infra, fiches biographiques.

13) La liste des principaux villages chaldéens figure dans J. Naayem, op. cit., p. 49.

14) Ibidem, p. 87.

15) MAE, A 394-3. « Les victimes de la nation chaldéenne dans les massacres d’Arménie », pp. 191-192.

sommaire - suite