Y.Ternon, Mardin 1915, Livre I, quatrième partie, L'élimination des Chrétiens du Sandjak de Mardin.

Chapitre IV.
Bilan approximatif des victimes du génocide
dans le vilayet de Diarbékir

De l’aveu même de ceux qui les donnent – Jacques Rhétoré, Hyacinthe Simon –, les chiffres des victimes sont approximatifs. Ils sont fondés sur les rares témoins rescapés du drame, des témoins qui n’ont pu ni tout voir, ni tout apprécier. « Il y avait un tel pêle-mêle dans leurs esprits et tant de sang dans leurs yeux », écrit le frère Simon1. Un bilan des victimes par confession ne peut guère être plus précis. Il fut établi en particulier par le père Rhétoré qui disposait d’informations nombreuses, mais difficilement vérifiables. Ses chiffres englobent ceux des disparus. Or, il est impossible de savoir dans quelles proportions des femmes et des enfants ont survécu dans des foyers musulmans. D’autre part, si les témoignages sont assez fiables pour le sandjak de Mardin, où les prêtres tiennent – de Saint-Ephrem où ils sont dans une sécurité relative – une comptabilité rigoureuse des victimes grâce aux renseignements qu’ils colligent, ils le sont moins pour le merkez-sandjak de Diarbékir et encore moins pour celui d’Arghana, situé au sud des deux vilayet de Bitlis et de Kharpout, deux provinces particulièrement touchées par les massacres. Pour ce seul sandjak où les chrétiens étaient en majorité des Arméniens apostoliques, le pourcentage des victimes est encore plus élevé que pour les deux autres sandjak. C’est pourquoi il est légitime de présenter deux bilans de victimes du vilayet de Diarbékir, l’un concernant l’ensemble du vilayet et regroupant les trois sandjak, l’autre celui des victimes du seul sandjak de Mardin.

 

Vilayet de Diarbékir2

Tableau des chrétiens du vilayet de Diarbékir
disparus pendant la persécution de 1915-1916

Nombre de personne

Disparus pendant la persécution

Reste après la persécution

Arméniens grégoriens

60 000

58 000

2 000

Arméniens catholiques

12 500

11 500

1 000

Chaldéens catholiques

11 120

10 010

1 110

Syriens catholiques

5 600

3 450

2 150

Jacobites

84 725

60 725

24 000

Protestants

725

500

225

Totaux

174 670

144 185

30 284

<p.186> Parmi les 144 185 disparus, tous les hommes, ou presque, ont été tués ; tous les survivants, ou presque, sont des femmes et des enfants. Les missionnaires dominicains attachent une importance particulière aux victimes catholiques qu’ils dénombrent dans les trois communautés – arménienne, syrienne, chaldéenne : 24 960 disparus sur 29 220 recensés. Il ne resterait donc que le septième des catholiques du vilayet. Quant aux jacobites, explique le père Rhétoré, ils se disent au moins 100 000 dans le vilayet de Diarbékir. Ce chiffre lui a paru trop fort et le chiffre qu’il donne lui semble plus vraisemblable.

Le patriarcat syrien orthodoxe (jacobite) a présenté à la Conférence de la paix, en 1919, une liste des dommages subis en Mésopotamie et en Arménie pendant la Guerre mondiale. Cette liste est établie selon le découpage ottoman, par vilayet et par caza. Dans son mémoire, Sébastien de Courtois en donne une version clarifiée, limitée au seul vilayet de Diarbékir3. Il constate que l’estimation du père Rhétoré est corroborée par celle du patriarcat jacobite, alors que ces deux tableaux ont été établis indépendamment l’un de l’autre. Il ajoute que la différence de 17 000 personnes entre les deux tableaux s’explique par le fait que le père Rhétoré a quitté Mardin en novembre 1916, donc avant la seconde vague de massacres dans le Tur Abdin, ce qui reste une hypothèse4.

Victimes jacobites dans le vilayet de Diarbékir

Ce tableau est intitulé : « Liste des dommages que la nation syrienne ancienne orthodoxe en Mésopotamie et en Arménie a subi pendant la guerre en 1915-1916 ». Cette liste contient également les « dommages » des vilayet de Bitlis et de Kharpout et du sandjak d’Ourfa : au total, 90 313 morts.

 

Nbre de localités

Nbre de familles

Nbre de massacrés

Eglises et couvents ruinés

prêtres et religieux tués

évêques et vicaires tués

Diarbékir et alentours

30

764

5 379

5

7

Slivan

9

174

1 195

1

1

Lidjé

10

658

4 706

5

4

P. Siman, vicaire

Direk

50

350

1

1

Sévérèk

30

897

5 725

12

12

Mgr Denha, évêque

Véranchéhir

16

303

1 928

1

<p.187> Mardin

8

880

5 815

12

5

Savour

7

880

6 164

2

3

Nisibe

50

1 000

7 000

12

25

P. Stiphan, vicaire

Djezireh

26

994

7 510

13

8

Becheriet

30

718

4 481

10

10

P. Gibrail, archiman

Baravat

15

282

1 880

1

1

Midiat

47

3 995

25 830

60

60

P. Ephrem, Mgr Yacoub, évêque de Deirsalib

Totaux

268

11 535

77 763

135

137

Les chiffres donnés par le père Rhétoré sur le nombre d’Arméniens du vilayet de Diarbékir sont nettement inférieurs aux relevés établis pour 1914 par Kévorkian et Paboudjian : 72 500 pour les Arméniens des deux confessions contre 106 867. Cependant, dans les relevés du père Rhétoré ne figurent sans doute pas les victimes du sandjak d’Arghana. Comme il y avait (Kévorkian) 38 460 Arméniens dans ce sandjak, le chiffre de 68 401 se rapproche de celui de Rhétoré5.

Pour le sandjak de Mardin, les chiffres sont plus proches de la réalité. Le tableau fourni par le manuscrit du père Rhétoré sont également voisins de ceux du patriarcat jacobite (sur 84 725 jacobites du vilayet, 51 725 sont dans le sandjak de Mardin)6. Mais le père Rhétoré souligne l’absence des Arméniens apostoliques – qu’il appelle « grégoriens » – et minimise le nombre des Arméniens catholiques : 10 5007. Kévorkian et Paboudjian estiment le nombre des Arméniens du sandjak à 13 967 contre 68 210 Assyro-chaldéens [ce dernier chiffre est plus proche du total de Rhétoré : 63 445 pour les trois communautés, chaldéenne, syrienne catholique et jacobite]8. <p.188>

Victimes chrétiennes du sandjak de Mardin9

Tableau des chrétiens disparus dans le sandjak de Mardin
durant la persécution de 1915-1916

à Mardin en 1914

dans les caza en 1914

Total avant la persécution

Nbre de disparus

Nbre de survivants

Arméniens grégoriens

néant

néant

2 000

Arméniens catholiques

6 500

4 000

10 500

10 200

300

Chaldéens catholiques

1 100

6 770

7 870

6 800

1 070

Syriens catholiques

1 750

2 100

3 850

700

3150

Jacobites

7 000

44 725

51 725

29 725

32 000

Protestants

125

400

525

250

275

Totaux

16 475

57 995

74 470

47 675

26 795

En dépit de ces imprécisions, un certain nombre de conclusions s’imposent : presque tous les Arméniens du vilayet de Diarbékir ont été assassinés, plus de 95 % dans le vilayet, plus de 97 % pour le sandjak de Mardin ; la communauté chaldéenne a perdu 90 % de ses membres, la communauté syrienne catholique, les deux tiers ; les survivants chaldéens et syriens catholiques se trouvent presque tous dans le sandjak de Mardin [dans son premier tableau, le père Rhétoré donne un chiffre de survivants syriens catholiques (2 150) inférieur pour le vilayet de Diarbékir à celui des survivants du sandjak de Mardin (3 150) ; la communauté jacobite a perdu les deux tiers de ses fidèles dans le vilayet, les deux cinquièmes dans le sandjak. Dans la seconde partie de son rapport, intitulée « Les causes des massacres »10, le père Berré pose une question qui, aujourd’hui où on sait que ce fut un génocide paraît naïve, mais qui, à l’époque, s’imposait aux témoins : « Ces massacres sont-ils simplement des représailles, En d’autres termes, les Arméniens étaient-ils coupables ? » Et il ajoute : « Si je pose ainsi la question, c’est que la nation arménienne a été la seule mise en cause : on ne parle partout que du massacre des Arméniens. Or, il ressort de l’exposé précédent [son rapport] que dans la seule région de Mardin et de Diarbékir, plus de 120 000 chrétiens étrangers à la nation arménienne ont été exterminés11. C’est peut-être une quantité négligeable, un simple épisode de l’affreuse tuerie. Il semble pourtant que ce chiffre doit entrer en ligne de compte et <p.189> qu’en admettant la culpabilité des Arméniens, il faudrait encore justifier le massacre de ces innocentes et paisibles populations. Il conviendrait aussi, en accusant toute la nation arménienne, d’exclure, au moins, les femmes et les enfants ».

Ce missionnaire partage avec la plupart des autres prêtres catholiques une opinion fortement enracinée : les communautés arméniennes apostoliques sont travaillées par des comités révolutionnaires qui conduisent dans la presse et jusque dans les écoles une propagande anti-chrétienne – dans d’autres écrits, ils ne sont pas loin de rapprocher ces « comités » arméniens athées des « francs-maçons » et athées du Comité Union et Progrès : « Ayant eu, durant de longues années, des relations avec les famille arméniennes les plus influentes et les plus honorables de la ville de Van, je puis affirmer que les riches commerçants de cette localité étaient absolument opposés aux idées des membres de ces comités et spécialement à la propagande anti-chrétienne faite par eux dans les écoles, dans la presse. Toutes ces familles se plaignaient de la tyrannie des chefs des comités [dachnak] qui les obligeaient à leur verser, à dates fixes et sous peine de mort, de fortes sommes d’argent. Ces menaces ne restaient pas sans effet : il était notoire à Van que des maisons avaient été incendiées et des assassinats commis pour venger les refus opposés à ces sommations et intimider les récalcitrants. Le maire de Van, Monsieur Cappamadgian, fut assassiné, il y a quelques années, à la porte de sa maison, pour avoir manifesté trop ouvertement son hostilité aux comités.

Je crois pouvoir déclarer que la masse des populations, spécialement les laborieux habitants des campagnes, ne songeaient qu’à se livrer tranquillement à leur commerce et aux travaux des champs.

J’ajouterai que les comités ont toujours reproché aux Arméniens catholiques de ne pas s’associer par manque de patriotisme à leurs menées révolutionnaires12 ».

Le père Berré se demande également pourquoi on a tué des populations situées au centre de l’Empire, dans les régions les plus éloignées des zones de guerre et pourquoi, dans ces contrées de l’intérieur, les chaldéens, les syriens catholiques et les jacobites ont été traités «aussi inhumainement que les Arméniens».

Observant la différence avec les massacres hamidiens, il pose – comme René Pinon13 – la question de la responsabilité allemande. S’il est indéniable que le gouvernement allemand ne s’est jamais désolidarisé officiellement des Jeunes-Turcs et qu’en déclarant qu’il n’avait pas à se <p.190> mêler des affaires intérieures de l’Empire ottoman, il devenait le complice de leurs crimes, on peut s’interroger sur la validité de l’argument « méthode allemande, travail turc ». La différence entre les massacres hamidiens et ceux de 1915 a frappé tous les observateurs, mais l’analyse des faits montre bien qu’on a massacré dans les villages et les bourgs et que la méthode suivie par les Jeunes-Turcs dans les villes relevait en fait d’une technique du crime d’état que ce parti mettait au point et qui serait ensuite adoptée par les autres totalitarismes du XXe siècle. En fait, le père Berré voit dans ces massacres l’expression de « l’hostilité traditionnelle des Ottomans à l’égard de l’élément chrétien », de leur haine de la France et de « la prépondérance et la prospérité toujours croissantes des nations chrétiennes »14. Cette opinion est partagée par le père Armalé : « La Turquie ne nous a fait subir les injustices et n’a commis les crimes que parce que nous sommes chrétiens et n’avons commis absolument aucun crime. C’est pour la religion chrétienne bien-aimée qu’on nous a torturés, pour elle nous avons été égorgés, pour elle on a déporté nos hommes et nos femmes, pour elle nous avons subi la plus horrible des morts15 ».

Les seuls constats indiscutables que l’on puisse établir sur les crimes perpétrés dans le vilayet de Diarbékir portent sur l’identité dans les méthodes d’extermination et dans les détails techniques. Les exécutants ont reçu l’ordre d’observer un protocole et les séquences se suivent, de la première perquisition d’une maison chrétienne pour chercher des armes – ce qui permettrait au gouvernement de soutenir la légende de la trahison, argument d’une légitime défense – au départ du dernier convoi : mêmes tortures ; mêmes regroupement des prisonniers, liés deux à deux ou quatre à quatre ; même dernier voyage des hommes à quelques heures de la ville, dans un endroit discret ou adapté – cavernes, citernes, puits – à devenir un charnier ; mêmes mensonges aux femmes assurées de rejoindre leurs maris ; mêmes méthodes d’extorsion ; mêmes violences ; mêmes procédures finales – lecture d’un firman impérial frappé d’un sceau rouge « Vous êtes tous condamnés à mort », proposition d’apostasie, déshabillage, meurtre à l’arme blanche, avec ou sans « découpage » ; femmes violées, vivantes, agonisantes ou mortes ; quand les corps ne sont pas brûlés ou jetés dans un puits ou une citerne, ils sont laissés dans la même position : les hommes sur le ventre, les femmes sur le dos ; les enfants sont pris par les pieds, écartelés.

Le martyrologe du clergé est établi avec une plus grande précision par les « chroniqueurs » qui sont tous des prêtres. Selon le père Rhétoré, pour le vilayet de Diarbékir, deux évêques et 30 prêtres arméniens catholiques <p.191> (dont 19 à Mardin), ainsi que 3 religieuses ; un évêque à Djezireh et 29 prêtres syriens catholiques (pour le diocèse de Mardin). Pour l’ensemble de l’Empire ottoman, il dénombre 3 évêques chaldéens tués (Séert, Artvin, Djezireh), 10 prêtres à Djezireh, deux à Séert ; deux évêques et 156 prêtres jacobites tués16. Dans un chapitre intitulé « Un feuillet détaché du livre d’or de notre famille dominicaine », Hyacinthe Simon donne la biographie de 12 anciens séminaristes du séminaire de Mossoul et de six sœurs tertiaires17. La nécrologie du clergé de Mardin est établie par l’archiprêtre Ahmaranian : 19 prêtres pour le diocèse ; il donne une brève biographie de chacun d’eux18. Monseigneur Ahmaranian y joint une nécrologie de 19 notables19 [Annexe 3]. On peut cependant remarquer l’absence de tout martyrologe du clergé arménien apostolique pour le vilayet de Diarbékir chez ces témoins pourtant fort documentés. Bien qu’il n’ait pu reconstituer la liste des 417 membres du premier convoi d’hommes de Mardin, le vice-postulateur, Salim Rizkallah, parvient à donner une liste de plusieurs centaines de personnes tuées à Mardin en juin et juillet 1915 [Annexe 2].

Les archives ottomanes contiennent des preuves de ces faits. Le 16 juillet, répondant à une protestation de Djemal Pacha, gouverneur de Syrie, qui se plaint de la présence de cadavres flottant sur l’Euphrate, Rechid précise : « L’Euphrate n’a que très peu de rapports avec notre vilayet. Les cadavres charriés proviennent probablement du côté des vilayet d’Erzeroum et de Kharpout. Ceux qui tombent morts ici sont ou jetés dans les profondes cavernes abandonnées ou, comme cela se fait souvent, brûlés. Il y a rarement lieu de les enterrer »20.

Le nombre des victimes arméniennes tuées dans le vilayet de Diarbékir dépasse, de l’aveu même de Rechid, celui des Arméniens y résidant. Le 18 août 1915, le vali de Diarbékir télégraphie au ministère de l’Intérieur : « Il ne reste plus d’Arméniens à déporter dans la ville et ses environs. Ceux qui arrivent de l’extérieur étant directement expédiés sur les routes, les points de rassemblement débordent de convois d’Arméniens. Le nombre des déportés de ma province s’élève approximativement à 120 000 personnes21 ».

Le 28 septembre 1915, un télégramme annonce : « 136 084 Arméniens ont été envoyés de la ville de Sivas et de ses environs à <p.192> Djezireh. Actuellement, il existe encore 6 055 Arméniens à expédier et environ 40 Arméniens se trouvent déjà sur la route Malatia-Djezireh22 ».

Certes, dans ces documents officiels, il ne s’agit que de déportations, et elles ne concernent que les Arméniens. Le ministère de l’Intérieur annonce, par exemple, qu’on a d’abord acheminé les convois d’Arméniens sur la route Sivas, Ras ul-Aïn, Nisibe, mais que les convois ont du rebrousser chemin à cause des agressions des Bédouins et des tribus et qu’ils sont passés par Sévérèk23.

Le comportement criminel de Rechid est connu de l’ambassadeur allemand et il est notoire que la déportation ne concerne pas seulement les Arméniens, qu’elle s’accompagne de meurtres de masse et qu’elle s’étend à d’autres chrétiens. Le 10 juillet 1915, le consul de Mossoul, Holstein, adresse à Wangenheim ce télégramme qui complète son télégramme du 10 juin (cf. supra) : «L’ancien mutessarif de Mardin [Chakir bey], actuellement à Mossoul, me communique les informations suivantes.

Le vali de Diarbékir, Rechid bey, se comporte en fauve déchaîné vis-à-vis des chrétiens de son vilayet. Dernièrement, il a fait venir à Mardin les gendarmes de Diarbékir qui, sur son ordre, ont rassemblé dans la nuit 700 chrétiens (la plupart Arméniens) dont l’évêque arménien, et les ont égorgés comme des moutons dans les environs de la ville. Rechid bey poursuit son œuvre sanguinaire parmi les innocents, et ses victimes se chiffrent aujourd’hui à plus de 2 000.

Si le gouvernement ne prend pas immédiatement des mesures énergiques contre Rechid bey, il est à craindre que les basses classes de la population musulmane de notre vilayet ne se mettent, elles aussi, à massacrer les chrétiens. La situation est, de jour en jour, plus menaçante.

Il serait souhaitable que le gouvernement révoque immédiatement Rechid bey et qu’il prouve par là qu’il ne cautionne pas les actes infâmes qu’il a commis. Cela calmerait l’agitation générale qui règne ici »24. <p.193>

suite

1) H. Simon, op. cit., p. 145.

2) Les chiffres sont fournis par J. Rhétoré, p. 241.

3) S. de Courtois, mém. cit., p. 162. Le tableau fourni par le patriarcat est reproduit dans l’annexe iii de ce mémoire.

4) Ibid., p. 163.

5) R. Kévorkian, op. cit., pp. 395 et 403. Ce chiffre de 106 000 Arméniens est reproduit par le Livre Bleu anglais, op. cit., p. 538 et par le patriarcat arménien de Constantinople, op. cit., p. 11 (105 000 sur une population de 296 000, dont 131 000 musulmans et 60 000 chrétiens d’autres confessions, mais celui-ci précise qu’il exclut le sud du vilayet où les Arméniens ne sont pas en nombre).

6) Le nombre des jacobites vivant dans l’Empire ottoman en 1914 est estimé à 200 000. Après la guerre, leur nombre est réduit à 60 000-70 000, dont 30 000 à 40 000 dans les vilayet de Diarbékir, Kharpout et Bitlis, et 30 000 dans ceux de Mossoul et d’Alep et dans le sandjak d’Ourfa (J. Rhétoré, p. 242 ; S. de Courtois, mém. cit., p. 154).

7) J. Rhétoré, p. 243.

8) R. Kévorkian et P. Paboudjian,op. cit., p. 412. Ces chiffres sont différents pour Mardin et certains villages de ceux de J. Tfinkdji, art. cit., pp. 29 et 31.

9) J. Rhétoré, p. 243.

10)V A. Beylerian, art. cit., p. 95.

11) L’évaluation du père Berré sur le nombre des chrétiens massacrés à Mardin et dans les régions limitrophes est, de son propre aveu, approximative : chaldéens, 18 000 ; syriens catholiques, 2 700 ; jacobites, 100 000 ; Arméniens catholiques de Mardin, 7 000. Ce relevé donne un total de 127 000 victimes, qui ne tient pas compte des Arméniens apostoliques assassinés (pourtant d’environ 90 000) !

12) A. Beylerian, art. cit., p. 96.

13) La Suppression des Arméniens. Méthode allemande, travail turc, Paris, Librairie académique Perrin, 1916.

14) A. Beylerian, art. cit., pp. 100-101.

15) Al qouçara, p. 81 (traduit dans Positio, p. 175).

16) J. Rhétoré, p. 244.

17) H. Simon, op. cit., pp. 153-177.

18) Positio, pp. 327-330.

19) Ibid., pp. 330-331.

20) Acte d’accusation du procès des Unionistes, cité par Justiciers du génocide arménien, Paris, éd. Diasporas, 1981, p. 266.

21) A. Aydin, op. cit., p. 335.

22) Ibid.

23) Ibid.

24) Archives du génocide arménien (traduction française du livre de Johannès Lepsius, Deutschland und Armenien, 1914-1918 ; Sammlung Diplomatischen Aktenstücke, Posdam 1919), Paris, Fayard, 1986, pp. 107-108 [document 110].

sommaire - suite