Sabri Atman

SEYFO 1915

Le génocide assyrien

Sabri Atman Allocution de Sabri Atman, spécialiste du génocide de 1915, à la Chambre des Communes de Londres le 24 janvier 2005, à l'occasion de la conférence organisée par l'institut Firodil.

Traduit par Louise Kiffer

Où sont maintenant les enfants d'Assyrie ?

Mesdames et Messieurs, honorables invités,

Il y a deux sujets qui nécessitent votre attention ! La dénégation et le souvenir !
C'est un fait connu que s'ils ont été commis en Afrique ou en Asie, le principal trait commun de tous les génocides est qu'ils ont été déniés par les exterminateurs.

La Turquie dénie qu'en 1915 le régime Ittihad et Terakki, le Gouvernement ottoman de l'époque, a commis un génocide planifié, organisé et systématique. Au Rwanda, presque un million de Tutsis ont été massacrés en trois mois seulement. Un grand nombre des responsables de ce génocide ont été arrêtés et incarcérés. Savez-vous comment ils appellent le massacre qu'ils ont commis ? Ils appellent ces événements le "soi-disant génocide". Ce terme a toujours été omniprésent dans les écrits de ceux qui soutiennent le récit turc officiel.

Le génocide de 1915 est encore aujourd'hui un sujet tabou en Turquie. Orhan Pamuk est un romancier turc. Il a écrit au début de l'an dernier, dans un journal suisse, qu'un million d'Arméniens avaient été assassinés en 1915. A la suite de cette publication, ses livres furent rassemblés et brûlés dans les rues en Turquie. Mais ce que je trouve le plus troublant est que ces gens qui ont brûlé les livres de Pamuk l'an dernier, brûlaient notre peuple en 1915.

Discuter du génocide assyrien et arménien est sans aucun doute un sujet tabou. Mais comme dans tous les génocides, il y a deux différents partis relatifs à ce sujet. Il y a d'un côté ceux qui se cachent derrière la thèse officielle du gouvernement actuel, et de l'autre ceux qui recherchent l'intérêt du peuple et réclament le nécessité, pour la Turquie, de se confronter avec son passé récent.

Ces deux points de vue sur l'histoire ont existé autrefois. Il y avait d'un côté ceux qui planifiaient le génocide dans les moindres détails, et il y avait ceux qui résistaient au génocide et abritaient les Chrétiens chez eux.

Le bien et le mal

Seyh Fethullah était un ecclésiastique musulman connu dans la région de Mardin. Son portrait est sur le mur de Deyrul Zaferan, un monastère historique de Mardin. La fonction symbolique d'un portrait accroché dans un monastère est de le rappeler à notre souvenir et de l'honorer pour son courage et sa conviction d'agir contre ce qu'il pensait être très mauvais. Il en est ainsi dans le monde entier. On peut l'interpréter comme un affrontement entre le bien et le mal.

Pour comprendre le génocide de 1915 qui a été commis en Turquie envers les citoyens assyriens, arméniens et grecs, il faut d'abord faire des recherches sur le dernier siècle de l'Empire ottoman. Tout d'abord, il est nécessaire d'examiner minutieusement et de comprendre ses relations avec la Grande Bretagne, l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Autriche-Hongrie et la Russie tsariste.

En ce siècle, l'Etat ottoman est incapable d'entreprendre les réformes que les pays européens le pressent d'accomplir. L'Empire ottoman est en lutte contre la modernité et est étiqueté dans le monde entier, comme « l'Homme Malade ». De nombreuses nations, comme la Grèce, la Libye, la Syrie et les Balkans ont gagné leur indépendance nationale de l'Empire ottoman. C'est dans ce contexte que les Assyriens doivent vivre sur leurs terres ancestrales, qui se trouvent au sud-est de la Turquie, c'est-à-dire dans les régions de Mardin, Urfa, Harput, Diyarbekir, Van, Bitlis et Hakkari. Quand la Première Guerre Mondiale éclata, la conscience nationale assyrienne n'était pas aussi développée que celle des Arméniens qui essayaient de se défendre contre les exterminateurs. La guerre fournit au Gouvernement ottoman l'occasion unique de se débarrasser de ses minorités chrétiennes. Elles seraient éliminées du tissu social et économique de la société ottomane.

Et c'est précisément cette destruction, résultant des plans délibérés et systématiques d'une autorité centrale, qui doit être appelée génocide.

Où sont-ils ?

Dans ce génocide, des centaines de milliers de gens furent brutalement assassinés sans aucune pitié. Même les femmes et les enfants n'ont pas été épargnés. Beaucoup de gens furent jetés tout vivants dans des puits remplis d'eau, qui par la suite furent bouchés hermétiquement. Des gens ont été mis dans des bateaux et conduits en mer, poussés par-dessus bord et noyés. Des centaines de milliers de gens ont été massacrés par l'épée (Seyfo). Des femmes ont été violées. Des parents ont été dépecés en présence de leurs enfants. On a laissé des centaines de milliers de gens intentionnellement mourir de faim et de soif dans le désert de Mésopotamie. De grandes douleurs, de grandes tragédies ont été vécues. Avant la Première Guerre Mondiale, la population de Turquie s'élevait à quatorze millions, dont quatre millions et demi étaient des Chrétiens.

En d'autres termes trente-trois pour cent de la population était chrétienne. Aujourd'hui en Turquie le nombre total de Chrétiens ne se monte qu'à 0,1 pour cent de la population.

Qu'est-il arrivé à ces gens ? Qu'est-il arrivé aux Assyriens, aux Arméniens et aux Grecs ? Où sont-ils ? Où ont-ils disparu ? Cette diversité de peuples n'aurait-elle pas été une grande richesse pour un pays ? Et qu'est-il arrivé au plus grand atout turc, sa diversité ethnique ? L'élimination de cette mosaïque de couleurs et de cette diversité a été délibérément et stratégiquement accomplie. Plus de deux millions de personnes ont été massacrées et plus de deux millions de personnes ont été forcées d'affronter l'émigration. Personne de ceux qui ont pu voir des guerres, des massacres et des tortures ayant eu lieu dans de nombreuses parties du monde aujourd'hui, n'a le droit de penser que notre appel à reconnaître un génocide soi-disant oublié n'a pas de sens.

Voilà pourquoi les opinions comme celle-là ne sont pas justes. Le génocide est un crime contre l'humanité et il n'y a pas de limites légales à un crime comme celui-là. Un tel crime ne doit pas être oublié, et s'il devait l'être, il pourrait mener à d'énormes désastres.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, quand Hitler a ordonné le génocide contre les Juifs, les Tziganes et tous les démocrates, on sait qu'Hitler a dit: " Qui parle aujourd'hui du génocide des Arméniens ?" Il est manifeste pour tout le monde qu'Hitler a saisi l'occasion du silence, de l'ignorance et de l'oubli du public international. Si les pays et l'opinion publique démocratique internationale n'avaient pas fermé les yeux sur le génocide de notre peuple plongé dans l'ombre de la Première Guerre Mondiale, Hitler aurait-il pu mettre en œuvre un second génocide dans l'ombre de la Seconde Guerre Mondiale ?

C'est pourquoi nous parlons de la majorité silencieuse ! Notre but, en amenant la question des génocides du passé sur la place publique d'aujourd'hui et d'en discuter, n'est pas simplement de les condamner. Ce cri est également important pour des gens de religions, de races et de cultures différentes, coexistant dans des sociétés démocratiques et continuant à vivre en sécurité.

Seules de telles sociétés, qui possèdent un mécanisme et des fonctions démocratiques peuvent garder leurs distances vis-à-vis de toutes sortes d'oppression et de massacres. Il est évident que les massacres et les génocides exécutés jusqu'à ce jour partagent une unique caractéristique : ils ont tous été mis en oeuvre dans des pays non démocratiques et par des forces opposées à la démocratie. Il est donc important pour nous de savoir dans quel type de société et dans quel monde nous aimerions vivre ! Désirons-nous vivre dans une société d'égalité et de fraternité entre des peuples de différentes origines, raciales, religieuses et ethniques; ou dans des sociétés où quelques forces brutales ne montrent même pas un minimum de tolérance ? La source du problème n'est pas la diversité des origines ethniques. La source du vrai problème est l'incapacité à accepter et à tolérer la diversité et la beauté !

Le massacre des infidèles

Kémal Yalçin est un auteur turc qui vit en Allemagne. Il a interviewé, sur le génocide, de nombreux Arméniens et Assyriens. Son livre contient un passage où un vieil homme résume justement les émotions et les pensées de nombreux Assyriens. Le vieil homme parle comme suit: « Peu d'entre nous ont été témoins de la grande, horrible catastrophe. Mais ses blessures ont modelé nos mémoires. Je souffre même de ma mémoire. Même si nous n'avons pas vécu ces jours effroyables, ces caravanes vers la mort, nous portons leurs cicatrices sur nous. Et qu'ont fait ceux qui ont connu ces jours ? Dans notre région, le meurtre des Arméniens était délégué aux Kurdes. Tout le monde sait cela. Les Kurdes employaient l'expression: "le massacre des infidèles". ( je dois signaler que le terme "infidèle" [gâvour] est un terme dédaigneux pour mépriser les Chrétiens). Je n'accuse nullement ni tous les Kurdes ni les Turcs. Ma colère s'adresse à ceux qui ont planifié cette catastrophe en détail. Je serai soulagé quand tout cela sera révélé et reconnu. Je n'ai pas de haine envers les Turcs, ni envers les Kurdes. Ils devraient avoir honte d'eux-mêmes ! Mais je prie que Dieu les punisse ! »

Voilà donc aussi les émotions et les pensées des Assyriens. Notre problème est ceux qui ont planifié et mis en œuvre ce génocide. Vous croyez peut-être que c'est bizarre, puisque les criminels sont tous morts. En effet. Mais c'est sur leur héritage que le pays a été fondé. C'est de cette façon que la République moderne de Turquie a été fondée. La Turquie a été homogénéisée, et cela est uniquement dû aux exterminateurs. Il n'est pas exagéré de prétendre que la prospérité économique et les succès des élites politiques en Turquie n'ont pu être réalisés que grâce au génocide des Chrétiens. Et je n'ai pas entendu parler de recherches sérieuses sur ce sujet en Turquie à ce jour.

Les conséquences du génocide de 1915 furent à la fois économiques et politiques. L'élite politique actuelle continue à nier le génocide en affirmant la thèse suivante: « cet événement est un événement historique, laissons cela aux historiens ». Je dois dire que cette thèse émane du souhait turc de pacifier et d'oublier toute la question. Si la Turquie avait réellement voulu laisser cette question aux historiens, elle aurait été plus tolérante envers les universitaires dissidents. Mais nous savons tous qu'il est impossible pour n'importe quel historien de parler librement du génocide et d'écrire librement sur ce sujet.

En ce qui concerne cet aspect, la Turquie est loin d'être une société démocratique. Les sociétés démocratiques n'ont pas de tabous. Les descendants des victimes assyriennes, arméniennes et grecques de 1915 demandent une reconnaissance et des excuses pour les atrocités, dans le cadre de la loi internationale. Sans ces concessions, il est inapproprié pour la Turquie d'accéder à l'Union Européenne. Nous pensons que la reconnaissance du génocide devrait être une condition préalable pour son adhésion à l'Union Européenne. La reconnaissance et la demande de pardon sont la seule bonne marche à suivre par référence au génocide. La Turquie aurait un grand intérêt à examiner son histoire avec un esprit critique, car elle recevra davantage de respect de la communauté internationale. La dénégation ne lui apportera que l'inverse. La reconnaissance du génocide ne suppose pas seulement une maturité sociale, mais empêche également des flambées de violence et de persécution. Si la Turquie reconnaît son passé, augmente son respect des droits humains ainsi que sa démocratisation, elle prouvera qu'elle est un grand atout pour le monde entier.

La Turquie a peur de son passé !

Premièrement et par-dessus tout, la Turquie doit se réconcilier avec son passé. Une nation qui a peur de la réconciliation n'a pas d'avenir ! Aujourd'hui, le sujet du génocide est devenu un débat quotidien. Nous voyons une fois de plus les officiels turcs adopter la propagande nationaliste. Aujourd'hui encore, ils couvrent la vérité d'un voile d'idées fausse et de tromperie. On nous dit que les Chrétiens ont collaboré avec l'ennemi étranger, pour détruire leur Etat de l'intérieur. Et de ceux qui ont émigré, qu'ils ne supportaient pas les mauvaises conditions climatiques, qu'ils sont tombés malades et sont morts de faim. Naturellement, ils disent que quelques incidents se sont produits, qui n'étaient ni voulus, ni approuvés.

Ils disent qu'il n'est pas nécessaire d'exagérer ces événements. Ces gens ne sont pas embarrassés par le génocide, ils n'ont pas honte d'être les petits-enfants de ceux qui ont perpétré ce génocide ! Et le pire, c'est que lorsqu'ils sont poursuivis dans leurs derniers retranchements, ils menacent: « Ne nous faites pas enrager, sinon nous recommençons ».

Messieurs et Mesdames,

Y a-t-il une différence entre la mentalité de ceux qui ont perpétré le génocide, et ceux qui le dénient ? La mentalité dont je parle est au pouvoir aujourd'hui ! Cette façon de penser est celle à laquelle nous nous opposons ! Nous n'avons pas l'intention d'entretenir l'hostilité et la haine envers la Turquie ni envers le peuple turc !

Prenons conscience que le passé sordide de la Turquie ne peut pas être effacé par de menaces genre « nous recommencerons » ou « Nous vous écraserons pour toujours ». D'abord et par-dessus tout, l'Etat turc qui porte sur les épaules la responsabilité historique des génocides assyrien et arménien, nous doit, à nous les petits-enfants des victimes, des excuses !

Je pense que la première condition pour éliminer ces problèmes, est de ne pas faire de compromis avec la brutalité de l'histoire. Au contraire, il s'agit de ne pas se compromettre ! Toutes les grandes nations ont des pages déplaisantes écrites dans l'histoire. Ce qui est important, c'est ce que la nation apprend, et saisit l'occasion de prendre ses responsabilités, non seulement pour le passé, mais aussi pour les futures générations !

Willy Brandt était Premier Ministre de l'Allemagne. Lorsqu'il se rendit en Pologne, il rendit visite au monument aux victimes juives de l'Holocauste. Il s'approcha du monument, s'agenouilla et demanda pardon !

Ce geste, d'un honorable homme d'Etat, ouvrit la voie à l'amélioration des relations entre l'Allemagne et les Juifs. On sait bien que Willy Brandt a lutté activement contre le régime Nazi et qu'il a vécu en exil pour cela. En tant qu'individu, il n'était nullement responsable de la brutalité nazie. Mais en tant qu'Allemand, il se rendait compte qu'il y avait une responsabilité collective et que sa nation devait demander pardon aux Juifs. Willy Brandt fit le premier pas sur la façon dont une nation doit prendre ses responsabilités !

Et le Premier Ministre turc Tayip Erdogan, et le Ministre des Affaires Etrangères Abdullah Gul, qu'ont-ils fait ? Ont-ils été capables de faire preuve de la même grande dignité d'homme d'Etat que Willy Brandt ? Ils passent leur temps à protester contre le monument en France aux victimes assyriennes de ce génocide.

Dénier, c'est tuer deux fois

Finalement, je voudrais signaler ce qui suit: Le génocide assyrien n'est pas connu mondialement. Un génocide inconnu et dénié nous inflige une grande souffrance émotionnelle, à nous, enfants d'un peuple qui fut victime d'un génocide. Un grand nombre des problèmes de notre société contemporaine peuvent s'expliquer par le génocide. Même si le monde démocratique n'a pas réussi à empêcher le génocide commis contre notre peuple, il a été obligé de coopérer pour éviter les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui. En tant que premier génocide du vingtième siècle, le génocide assyrien devrait être enseigné dans toutes les universités comme sujet d'introduction aux crimes contre l'humanité. Commis par qui que ce soit et n'importe où, un génocide reste un génocide. Il survit aux traces du temps.

La profession d'historien ne consiste pas seulement en un exercice de construction des lieux et de la nature des faits. C'est aussi un moyen de faire face au passé. Les génocides passés doivent être connus et condamnés afin d'éviter de futurs génocides. Et c'est précisément la raison pour laquelle le génocide assyrien devrait être connu et pris en considération. C'est une grande erreur de penser que c'est un mensonge et qu'il faut l'oublier. L'histoire n'a pas pour but de faire oublier. Elle a pour but de faire connaître. Son but est l'éducation. C'est pour l'avenir.

Ceux qui suggèrent que nous devrions oublier le génocide ont des difficultés à nous comprendre. Ces gens n'ont aucune idée des effets socio-économiques, politiques et psychologiques des génocides. "Oubliez-nous" telle est leur devise. Mais est-ce facile à oublier ? Nous Assyriens avons perdu les deux tiers de notre population en 1915. Nous avons été arrachés de notre terre natale. Les survivants du génocide furent jetés dans des lieux éloignés dans le monde. Aujourd'hui nous luttons pour notre pure existence. Comme je l'ai déjà dit, beaucoup de problèmes contemporains sont un produit du génocide. Comment pouvons-nous oublier tout cela ?

Mon expérience personnelle est que j'ai souvent vu mon grand-père pleurer quand j'avais 7 ou 8 ans. J'étais enfant, et je ne pouvais pas trouver une signification aux pleurs de mon grand-père. Je savais seulement que ses 3 frères lui manquaient.
C'est tout ce que je savais en fait… Je n'ai appris ces détails qu'il y a un an, par une vieille femme de 97 ans que j'ai rencontrée en Allemagne. Elle me dit que tous les frères de mon grand-père avaient été tués au cours du génocide de 1915, et qu'il portait toujours leur deuil.

Depuis que j'ai découvert cela il y a un an, j'ai souvent rêvé de mon défunt grand-père, mort il y a 30 ans. On nous dit d'oublier tout cela. Comment puis-je l'oublier, comment puis-je oublier mon grand-père, mon village, ma patrie, mes bien-aimés?
Tout cela est mon histoire personnelle, et il m'est impossible de l'oublier. Naturellement, les morts ne reviennent pas, malgré notre immense désir. Mais la Turquie doit nous demander pardon. Elle doit reconnaître le génocide.

La reconnaissance serait bénéfique à la Turquie. Pour augmenter sa respectabilité internationale et renforcer la démocratie. Tandis que la dénégation, d'autre part, ne lui apportera que l'inverse. Les enfants d'Assyrie attendent ce dont tous les enfants ont besoin, le sens du juste et de l'injuste.

 

Merci !

Tevdi !

Sabri Atman

le 24/01/2006,
A La Chambre des Communes, Londres.

Titre de la conférence « Seyfo ;The Assyrian Genocide in International Law »
Organisée par Firodil institute

Traduction : Louise Kiffer

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